Diplomatie
Le chef de la diplomatie américaine a terminé son voyage sur le continent jeudi soir, son deuxième en moins d'un an. Cette tournée en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo et au Rwanda a été programmée juste après celle de son homologue russe en Afrique subsaharienne.
Lors de ce voyage Antony Blinken a moins abordé la question de la guerre russo-ukrainienne et ses conséquences pour le continent que celle des droits humains et s'est surtout prononcé sur la crise entre Kinshasa et Kigali au sujet de leurs soutiens présumés à des groupes armés en RDC.
"Il existe des rapports très crédibles faisant état d'un soutien aux groupes armés par toutes les parties, y compris les FDLR, par les forces congolaises et le M23, par les Rwandais. Notre position est claire, quel que soit l'auteur ou le destinataire, tout soutien doit cesser pour tout groupe armé.", a déclaré Antony Blinken lors d'une conférence avec le ministre rwandais des affaires étrangères, Vincent Biruta jeudi. Ce dernier a d'ailleurs défendu la politique de son pays en matière de protection de son territoire : "Tout ce que le gouvernement du Rwanda pourrait faire en RDC ou dans notre région, aurait pour objectif de protéger notre peuple et de protéger l'intégrité territoriale de notre pays et sa souveraineté. Il ne s'agit pas de soutenir le M23", a soutenu l'officiel.
À Kigali, Antony Blinken a donc renvoyé dos à dos la RDC et le Rwanda. Deux jours avant, à Kinshasa le haut diplomate s'était dit "préoccupé par les informations selon lesquelles le Rwanda soutiendrait le M23 dans l'Est de la RDC" mais après des discussions avec le gouvernement de Paul Kagame, il s'est montré aussi sévère avec l'un que l'autre.
Depuis l'arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en 2019 plusieurs rencontres ont eu lieu avec son voisin, le dirigeant Paul Kagame afin de tenter de dissiper les tensions entre les deux nations. Des tensions vieilles de plusieurs décennies qui ont été aggravées par ces récentes accusations mutuelles de soutiens à des groupes rebelles que chacun voit comme une menace.
De son côté, Kigali s'inquiète d'un supposé soutien de son voisin aux FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), mouvement composé de dissidents hutus dont certains sont soupçonnés d'avoir participé au génocide de 1994 tandis que Kinshasa et un récent rapport d'experts de l'ONU pointent du doigt une implication directe du Rwanda auprès du M23 (Mouvement du 23-Mars), rébellion à dominante tutsi.
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