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Somalie : attaque des shebab contre des soldats burundais de l'UA

Des soldats burundais de l'Union africaine à Mogadiscio, le 11 juillet 2017   -  
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MOHAMED ABDIWAHAB/AFP or licensors

Somalie

Des militants islamistes radicaux shebab, lourdement armés, ont attaqué mardi une base militaire de la force de maintien de la paix de l'Union africaine en Somalie, faisant des victimes, a-t-on appris auprès d'un commandant militaire local et de témoins.

L'attaque, conduite avant l'aube, a visé une base abritant des soldats burundais de l'Atmis près du village de El Baraf, à 160 km au nord-est de Mogadiscio, selon ces sources.

"Les terroristes ont attaqué tôt ce matin la base de l'armée burundaise près de El Baraf, il y a eu de violents combats et des victimes des deux côtés mais nous n'avons pas davantage de détails jusqu'à présent", a déclaré le commandant militaire local Mohamed Ali"Ils ont lancé l'attaque avec l'explosion d'une voiture avant un échange de tirs nourri", a-t-il ajouté.

"Des hommes armés shebab ont attaqué la base tôt le matin, il y a eu de fortes explosions et des échanges d'armes automatiques. Les Burundais ont quitté la base pour entrer dans le village de El Baraf avant que des hélicoptères ne viennent apporter un soutien aérien", a raconté un riverain Weliyow Maalim.

"Les hélicoptères ont tiré des missiles et des rafales de mitrailleuses, nous avons vu de la fumée s'élever au-dessus de la base mais nous ne savons rien sur la situation exacte", a dit un autre témoin, Ahmed Adan

Insurrection

Les médias d'État somaliens ont confirmé l'attaque et déclaré que les soldats burundais de la base l'avaient repoussée. Les responsables n'ont pas donné d'estimation du nombre de tués dans la bataille.

Des panaches de fumée s'élevaient du camp pendant les violents échanges de tirs qui ont forcé certains habitants à fuir la ville, ont indiqué des résidents. Les shebab, liés à Al-Qaïda et qui mènent une insurrection contre l'État somalien depuis plus de dix ans, ont revendiqué l'attaque dans un communiqué.

Aucun commentaire n'était immédiatement disponible auprès de la Mission africaine de transition en Somalie (Atmis). Cette force, dont les effectifs représentent près de 20 000 militaires, policiers et civils, issus de pays africains, a formellement remplacé la force de maintien de la paix africaine en Somalie (Amisom) avec un mandat prolongé fin mars par le Conseil de sécurité de l'ONU jusqu'à fin 2024 pour stabiliser le pays face à l'insurrection islamiste shebab.

L'Amisom avait chassé les shebab des principales villes du pays, dont la capitale Mogadiscio en 2011, permettant l'installation d'un gouvernement et d'institutions fédérales ainsi que la tenue de deux cycles d'élections (2012, 2017) et l'organisation d'un troisième qui devrait s'achever dans les prochaines semaines.

Période électorale

Ces derniers mois, les shebab, affiliés à Al-Qaïda et qui restent implantés dans de vastes zones rurales, ont intensifié leurs attaques dans le pays, revendiquant notamment deux spectaculaires attaques le 24 mars.

L'attaque de mardi intervient moins d'une semaine après la désignation au Parlement des présidents des deux chambres, une étape clé ouvrant la voie à l'élection du président de la Somalie.

La période électorale a été marquée par des violences et par une intense lutte de pouvoir au sommet de l'État, notamment entre le président Mohamed Abdullahi Mohamed, surnommé Farmajo, et son Premier ministre Mohamed Hussein Roble.

Les partenaires internationaux - dont les Nations unies, la mission de l'Union africaine en Somalie et l'Union européenne - ont fait part de leurs inquiétudes au sujet des délais dans le processus électoral, qui selon eux distraient le gouvernement du combat contre les shebab ou encore des risques de famine dans le pays.

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