Egypte
Un important groupe de défense des droits de l'homme exhorte les autorités égyptiennes à publier le rapport d'autopsie et à enquêter sur la mort suspecte d'un économiste détenu depuis deux mois.
Human Rights Watch souhaite que l'analyse de l'autopsie et les photos du corps d'Ayman Hadhood soient rendues publiques et examinées par des experts médico-légaux indépendants afin de déterminer s'il a été torturé en détention, selon un communiqué publié mercredi.
Cette déclaration intervient après que les procureurs égyptiens ont déclaré lundi que le rapport d'autopsie excluait que cet économiste ait été soumis à la torture ou à des mauvais traitements. Ils ont déclaré qu'il souffrait d'une maladie cardiaque chronique qui a provoqué un arrêt brutal de son cœur et de son système respiratoire.
"Mort suspecte"
"La mort suspecte d'Ayman Hadhoud en détention nécessite une enquête totalement indépendante, impartiale et approfondie, à commencer par un examen indépendant des résultats de l'autopsie", avance Joe Stork, directeur adjoint pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord de Human Rights Watch_. "Il est clair que les autorités égyptiennes ont commis de graves abus contre Ayman Hadhoud en le soumettant à une disparition forcée prolongée."_
Ayman Hadhoud, 48 ans, a été déclaré mort au début du mois après avoir été amené à l'hôpital psychiatrique Abbasiya du Caire, géré par le gouvernement. Selon le ministère de l'Intérieur, il avait été placé en détention le 6 février pour avoir prétendument tenté de pénétrer dans un appartement du quartier chic de Zamalek, au Caire, et fait preuve d'un "comportement irresponsable".
Autopsie médico-légale
Cette déclaration est le premier compte rendu officiel de ce qui est arrivé à Ayman Hadhoud, un critique des politiques économiques du gouvernement, depuis sa disparition. Des militants et des universitaires se sont exprimés sur les médias sociaux pour dénoncer sa mort et réclamer une enquête. Les procureurs ont fini par ordonner une autopsie médico-légale de son corps afin de déterminer la cause du décès.
Les membres de la famille et les amis d'Ayman Hadhoud qui se sont rendus dans le bâtiment où l'autopsie a eu lieu ont affirmé que le médecin chargé de l'opération avait rejeté les demandes d'observateurs indépendants, selon HRW. L'ONG a également cité un frère, qui avait vu le corps, et qui a déclaré qu'Ayman Hadhoud avait des contusions au visage et un crâne fendu.
La torture et les abus commis par la police ne sont pas inhabituels en Égypte. En 2016, Giulio Regeni, un doctorant italien, a été retrouvé mort sur le bord d'une route du Caire. Son corps avait été brutalisé, suscitant des soupçons d'implication de la police. L'Italie a accusé des policiers de l'avoir tué, une accusation que l'Égypte a démentie.
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