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Soudan : répression des manifestations contre l'armée et l'inflation

Des manifestants soudanais prennent part aux manifestations en cours appelant à un régime civil et dénonçant l'administration militaire à Khartoum, le 14 mars 2022.   -  
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Soudan

Les forces de sécurité ont tiré des balles et des grenades lacrymogènes lundi pour tenter de disperser des milliers de manifestants soudanais contre le régime militaire et l'inflation, qui s'aggrave depuis le coup d'État d'octobre.

Depuis le coup d'État du général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre, le pays, a perdu son aide internationale et est désormais pris à la gorge par la hausse des prix des céréales et du pétrole due à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Dimanche, le prix du pain est passé de 35 à 50 livres soudanaises, soit de cinq à sept centimes d'euro, et le coût des transports a augmenté de 50%.

Face à des milliers de manifestants, dont de nombreux lycéens, à Damazine, à 800 km au sud-est de Khartoum, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes, ont indiqué des témoins à l'AFP, faisant également état de tirs réels. Des grenades lacrymogènes ont également plu à Nyala, dans l'ouest du Darfour, a indiqué un autre témoin, alors que des milliers de lycéens et d'habitants scandaient "Pas d'éducation dans ces conditions désastreuses !" et "Non au régime militaire !".

Depuis le putsch du chef de l'armée, la répression a fait 87 morts et des centaines de blessés, selon des médecins pro-démocratie. Des milliers de manifestants anti-putsch ont également défilé à Atbara, à 250 kilomètres au nord de Khartoum, où les cheminots ont entamé samedi une grève qu'ils disent illimitée.

"La situation est devenue insupportable : nous n'avons pas été payés depuis deux mois", a expliqué à l'AFP l'un d'eux, Hamad Bachir, joint par téléphone.

Les manifestants dénoncent la répression mais aussi la mainmise des militaires sur la politique et l'économie du Soudan, contrôlé presque sans interruption par des généraux en 66 ans d'indépendance.

Toute hausse des prix ou suppression des subventions publiques sur les produits de base est sensible au Soudan, où en 2018, la révolte qui a renversé l'ancien président Omar el-Béchir l'année suivante est née d'une décision du gouvernement de tripler le prix du pain.

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