Cameroun
Au Cameroun, le secteur de l'éducation est perturbé depuis trois semaines par une grève des enseignants des établissements publics. Les élèves du lycée de Banaberi à Douala n'en peuvent plus, pancartes en main, ils réclament le retour des professeurs dans les salles de classe. Plusieurs lycées de la ville de Douala sont paralysés.
_"A quelques mois du Bac, nous ne savons pas ce qu'on va faire. Les professeurs ne sont pas là, et même les compositions que nous avons débuté depuis la semaine passée, c’était assez difficile parce qu'il n'y avait pas de professeur. Nous étions surveillés par des vacataire_s" explique Marie-Louise, élève au Lycée de Ndog-Hem.
Au cœur de la protestation des enseignants rassemblés au sein d'un collectif dénommé "On a trop supporté", les retards d’intégration des enseignants à la fonction publique et le non, payement des rappels et des avancements. Bonaventure Kougang fait partie du collectif des enseignants grévistes. Le décès il y a quelques jours d'un enseignant brandit comme le symbole de la contestation est venu durcir le mouvement.
"Le collègue Hamidou décédé après dix ans de travail acharné au lycée de Beka sans être intégré et cela nous fait très mal. On dirait qu'au Cameroun, l’État tue les enseignants"
Aujourd'hui le mouvement "on a trop supporté" exige avant tout retour dans les salles de classe, plus de 300 millions de dollars (181 milliards de FCFA) qui correspondent selon eux à la dette l’État envers les enseignants
Pour répondre aux préoccupations des grévistes, le gouvernement a proposé d’apurer progressivement sa dette.
"Le gouvernement propose de payer au cours de l'année en cours et dès le mois de mai, 25 milliards de Fcfa , le reliquat environ 31 milliards 900 millions de FCFA sera payé au cours de l'année 2023" souligne Emmanuel Sadi, Ministre de la Communication.
Les enseignants des établissements publics ont décidé de poursuivre la grève, malgré les assurances du gouvernement. Ils insistent sur le fait que leurs revendications doivent être rapidement prises en compte nonobstant la situation dans laquelle se trouve élèves et parents qui réclament une reprise des cours à moins de trois mois des examens officiels.
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