Venezuela
L'attaquant béninois Samson Akinyoola s'éclate au Venezuela. Alors qu'il fêtera ses 22 ans dans quelques jours, il brille tant sur la scène nationale que continentale.
L'année 2021 restera dans la mémoire de Samson Olanrewaju Akinyoola. Le buteur africain a été sacré vice-champion du Vénézuela avec son club du Caracas FC tout en se hissant à la deuxième place du classement des buteurs avec 12 buts. Il a également fait ses débuts en Copa Libertadores, la Ligue des Champions sud-américaine, avec à la clé deux buts en quatre apparitions.
Akinyoola est né à Porto-Novo, au Bénin, d'un père nigérian et d'une mère béninoise. Il a grandi à Lagos et suivi sa formation au 36 Lion FC.
En 2019, il est envoyé par un agent en Slovaquie, d'abord à Dunajska puis au FK Senica.
Il y a un an lorsqu'il est contacté par Caracas, sa première réaction est négative. "Je ne sais même pas où se trouve le Venezuela", se souvient-il.
"J'ai dû googler le nom pour me rendre compte que Caracas est un grand club, qui donne l'opportunités aux jeunes talents de se montrer".
L'objectif d'Akinyoola est de revenir en Europe, même s'il se revendique comme un acteur "global". "Je suis prêt à jouer n'importe où. J'ai d'abord joué dans la rue avant de rejoindre l'Académie du 36 Lion FC. J'ai toujours su que je deviendrais un joueur professionnel."
L'Amérique du Sud a déjà accueilli plusieurs talents africains en devenir ou en fin de carrière. Le légendaire gardien camerounais Thomas N'Kono avait fêté ses 40 ans en Bolivie à la fin des années 90 quand Emmanuel Adebayor a joué deux matches il y a deux ans pour l'Olimpia Asuncion paraguayen.
Pierre Webo, 58 capes pour les Lions Indomptables, avait, comme Akinyoola aujourd'hui, lancé sa carrière en Uruguay, au Nacional de Montevideo.
Les Camerounais Alphonso Tchami (Boca Juniors), Modeste M'Bami (Millionarios de Bogota), Joël Tagueu (Cruzeiro, Santos...) ont eux aussi arpenté le continent sud-américain.
De la Slovaquie à l'Amérique du Sud
Pour Samson Akinyoola, l'Amérique du Sud reste un pari risqué. Le Vénézuela traverse une crise politique et économique sans précédent mais le président de Caracas s'est montré convaincant.
Philip Valentiner a choisi d'investir dans les jeunes talents locaux et étrangers et possède des parts dans plusieurs clubs en Europe.
Loin de son fils et de sa femme, dont le visage orne son bras tatoué, Akinyoola partage ainsi un appartement avec son coéquipier nigérian Ade Oguns, 20 ans, lui aussi formé au 36 Lion de Lagos.
Un troisième africain complète l'effectif de Caracas : le Ghanéen Kwaku Bonsu Osei, formé à Bechem United et également passé par Senica en Slovaquie.
"Je me sens chez moi désormais", avance le buteur béninois, affirmant n'avoir aucune crainte dans un pays considéré comme l'un des plus violents au monde. "C'est comme à Lagos, on a l'habitude."
Son avenir pourrait également s'écrire en Afrique. Lui qui a porté les couleurs des Ecureuils U20 il y a quelques années pourrait bien se faire une place en équipe nationale.
Il marcherait alors sur les traces d'autres talents béninois aux origines nigérianes, les Muritala Ogunbiyi, Salomon Junior et surtout Razak Omotoyossi, son "jumeau" sur le terrain.
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