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Sénégal : la "Grande muraille verte" loin d'aboutir pour 2030

"Grande muraille verte", Sénégal. 2021   -  
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Leo Correa/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.

Sénégal

Le projet de "Grande muraille verte" lancé en 2007, qui visait à planter près de 8 000 km d'arbres du Sénégal à Djibouti n’a pas beaucoup évolué. Il devait être un moyen pour l'Afrique de lutter contre le changement climatique en empêchant les sables du désert de progresser vers les régions agricoles.

La "Grande Muraille verte", salué à l'origine pour ses efforts visant à planter près de 8 000 km d'arbres du Sénégal à Djibouti, dans le but de repousser l’empiétement du désert du Sahara, le changement climatique ayant entraîné les sables vers le sud. Mais avec la hausse des températures et la diminution des précipitations, des millions d'arbres plantés sont morts.

Le sol, enrichi par les arbres plantés, a également permis de faire pousser plus de tomates, d'oignons et cela signifie qu'en plus de tirer plus d'argent des agrumes vendus sur les marchés, il n'a pas besoin de dépenser de l'argent pour acheter des limes ou d'autres aliments de base.

Les bénéfices réalisés par les villages ont permis de remplacer les maisons en paille par des maisons en briques de ciment, d'augmenter le nombre de moutons, de chèvres et de poulets.

Inclure la communauté

Plus de dix ans après le lancement du projet de la Grande Muraille verte, en 2007, seuls quatre pour cent de l'objectif initial ont été atteints et on estime qu'il faudrait 43 milliards de dollars pour atteindre l'objectif initial de 2030, ce qui est peu probable compte tenu de la récession économique mondiale provoquée par la pandémie. Aujourd'hui, les organisateurs tentent plutôt de trouver des moyens plus modestes et plus durables de mettre fin à la désertification au Sénégal.

Ils se concentrent sur des projets communautaires qui peuvent aider l'agriculture la plus vulnérable.

Et ils comptent sur les communautés et les experts agricoles pour montrer la voie.

"Tout projet doit partir des communautés si l'on veut qu'il soit durable. Et c'est ce que nous appelons l'appropriation communautaire. Ce sont les deux éléments qui garantissent la durabilité des projets. Si vous menez un projet du haut vers le bas sans impliquer les communautés, vous partez et le projet s'effondre", explique Diegane Ndiaye de SOS Sahel.

Le groupe a participé à des programmes qui ont permis de planter plus de 700 000 arbres et plantes dans la nation ouest-africaine. Il travaille également dans d'autres pays du Sahel. M. Ndiaye explique que les projets visant à reconstruire l'environnement, à réparer les dunes et à protéger la zone de culture maraîchère sont nécessaires dans la région pour lutter contre la désertification.

"Aujourd'hui, nous avons plus de 764 000 arbres, soit dans les vergers, soit sur les dunes, soit sur la protection du filao, donc c'est le projet de ce qu'on appelle un programme de reboisement intégré, donc on l'intègre à l'agriculture."

Sur la côte atlantique du Sénégal, les filaos s'étendent en bande de Dakar jusqu'à la ville de Saint-Louis, au nord, formant un rideau qui protège le début de la région de la Muraille verte, qui produit également plus de 80 % des légumes du Sénégal.

Les branches qui s'étendent jusqu'au ciel domptent les vents qui viennent de l'océan..

L'Agence sénégalaise de reboisement a profité de la pandémie pour reconsidérer la manière dont elle pouvait réduire les importations dont de nombreuses communautés étaient tributaires, et pour rendre les villages plus autosuffisants.

Aly Ndiaye, ingénieur agronome travaillant pour les éco-villages et les secteurs verts sous l'égide de l'Agence sénégalaise de reboisement de la Grande Muraille verte, affirme qu'il est nécessaire de prendre des mesures immédiates pour lutter contre le changement climatique et préserver l'environnement. "Le monde entier est en train de voir que si on ne préserve pas ou ne récupère pas les forêts, on va tout droit vers le bord, donc il faut aujourd'hui que tout le monde fasse des compromis pour repenser ce monde et les formes de développement" a t-il précisé.

Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi A. Adesina, a évoqué l'importance de mettre fin à la désertification au Sahel lors de la conférence mondiale sur le climat COP26 des Nations unies.

Il a annoncé que la banque s'engageait à mobiliser 6,5 milliards de dollars en faveur de la Grande Muraille verte d'ici 2025.

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