Soudan
C’était la journée de tous les dangers au Soudan. Des centaines de partisans du régime civil étaient appelés à descendre dans la rue ce jeudi à Khartoum, alors que depuis six jours, les manifestants-pro armée exigent le départ du gouvernement du premier ministre Abdallah Hamdok.
Une démonstration de force pour ‘’sauver’’ le régime militaire, c’est ce que prévoyaient les organisateurs de la manifestation. Ils attendaient 1 million de personnes. Pour ces militants de la "révolution" de 2019 qui a mis fin aux 30 années du régime d'Omar el-Béchir, la mobilisation de jeudi est un test. Il s’agissait de rappeler aux autorités, leur poids dans la société et montrer qu'ils tiennent encore la rue, deux ans après le ‘’printemps soudanais’’.
Et la date du 21 octobre n’a pas été choisie au hasard : les militants en faveur d'un pouvoir civil ont choisi une date symbolique, celle du 57e anniversaire de la première "révolution" ayant renversé un pouvoir militaire au Soudan.
En face, les pro-armée n’avaient pas dit leur dernier mot. Ils donnaient encore de la voix. La démonstration de force des deux camps prouve la fragilité de la période de transition dans le pays. Mais les manifestants y voient un signe de l’acceptation de la pensée contraire. Les deux parties sollicitant en filigrane l’arbitrage de la rue.
"La rue est notre juge et elle ne ment jamais. Nous sommes des révolutionnaires, nous continuerons à l'être et nous continuerons à défendre les principaux objectifs de la révolution. Si d'autres veulent des hausses de prix et des personnes corrompues à leur tête, alors ils sont libres. Nous ne sommes pas comme eux et nous ne les exclurons pas. Certains prennent une rue, d'autres en prennent une autre, ce sont des opinions différentes.’’, explique Al Sadeq Gaafar, manifestant pro-militaire.
Mais ces soutiens des hommes en uniforme sont perçus comme des nostalgiques de l'ancien régime, des islamistes ou des groupes à la solde des militaires. Critiqués, les anti-civils, brandissent l’échec supposé du gouvernement actuel.
L’armée tente de sortir du silence
Les militaires ont mis leurs langues dans leurs poches depuis que des manifestants demandent le changement de régime. Ils sont restés silencieux alors que des contestataires ont érigé des tentes devant le palais présidentiel qui abrite le siège du pouvoir de transition.
Mais mercredi, le général Abdel Fattah al-Burhane, président du Conseil de souveraineté, organe suprême de la transition soudanaise, a pour la première fois insistée sur "le partenariat entre civils et militaires".
Une sortie effectuée devant un diplomate étranger : Vicky Ford, en charge de l'Afrique pour la diplomatie de la Grande-Bretagne et en visite à Khartoum.
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