Ethiopie
En Ethiopie, la ville de Mekele est en liesse pour accueillir les combattants des Forces de défense du Tigré (TDF). Depuis lundi, les milices loyales au Front de Libération du peuple du Tigré (TPLF) ont repris la capitale régionale après le départ des troupes fédérales.
Les combattants sont accueillis en héros dans une ambiance festive après plus de huit mois de conflit dans cette région du nord de l’Ethiopie. En début de semaine le gouvernement d’Abiy Ahmed a décrété un cessez le feu unilatéral alors que les forces du Tigré affirment vouloir chasser tous leurs ennemis.
Massés le long des rues bondées et résonnant du son des klaxons des voitures et des motos, les habitants ont accueilli les rebelles arrivant à pieds ou en camions, certains leur tendant la main pour les toucher. La foule a porté en triomphe des combattants et combattantes des TDF. Les femmes embrassaient leurs hommes de retour.
Cette atmosphère festive a rompu avec l'ambiance pesante de la ville sous l'armée fédérale, où un strict couvre-feu avait plongé dans le silence ces rues habituellement animées. Les autorités fédérales semblent minimiser le retour de Mekele sous le contrôle du TPLF, arguant que celui-ci ne représentait plus de menace pour la nation.
Conflit ravageur
L’inquiétude grandit toutefois alors que des ONG accusent le gouvernement de bloquer l’accès à l'aide humanitaire, pour tenter d’asphyxier le Tigré. Des accusations rejetées par le vice-Premier ministre éthiopien. Selon le Programme alimentaire mondiale, plus de cinq millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence.
Bien que Mekele ait moins souffert que certaines zones plus reculées du Tigré, la ville porte les stigmates de ce conflit ravageur. De nombreuses écoles de la ville ont servi de camps pour les déplacés. Ses services pédiatriques soignent de nombreux enfants blessés par balles ou par des éclats d'explosif. Certains ont eu des membres arrachés.
Les nouvelles de décès de membres de la famille ou de proches arrivent régulièrement depuis des zones rurales souvent inaccessibles. Et les femmes vêtues de noir sont de plus en plus nombreuses dans les rues de la ville.
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