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Ethiopie : les violences interethniques planent sur les législatives

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Ethiopie

En Éthiopie, le nuage des affrontements entre Oromos et Amharas plane sur les prochaines élections. Au moins 100 personnes ont été tuées dans des violences récentes, semant le doute sur l’intégrité du scrutin du 21 juin.

Dans la ville d'Ataye, en région Amhara, plus de 1 500 bâtiments ont été incendiés, et ses rues autrefois vivantes sont désormais jonchées de morceaux de métal carbonisé. Dans cette ville agricole, l'objectif d'Abiy Ahmed d'unifier les 110 millions d'Éthiopiens, une myriade de groupes ethniques, semble bien lointain. La majorité des 70 000 habitants est amhara, mais la ville jouxte plusieurs villages oromo.

On y a recensé au moins six épisodes de violences ethniques entre populations Oromo et Amhara - les deux premiers groupes à l'échelle du pays - depuis l'arrivée au pouvoir d'Abiy Ahmed en 2018, explique le maire Agagenew Mekete. "Après l'arrivée au pouvoir d’Abiy Ahmed, il y a eu du laxisme au nom de l'ouverture à la démocratie." Selon le maire, ces violences reflètent les tensions autour de l'utilisation des terres fertiles de cette région où l'on cultive blé, sorgho et maïs.

Sécurité des Amharas

Pour Genet Webea, une amhara, le seul fait d'entendre parler la langue oromo déclenche une irrépressible angoisse. L'image de son mari se vidant de son sang sur le sol de leur cuisine lui revient à l'esprit. "Ce sont les agresseurs de l'ethnie oromo qui ont rendu mon mari comme ça. Ils m'ont aussi tourmentée. Je ne veux plus les voir, ni les entendre", déclare-t-elle.

La sécurité des amharas pourrait être un facteur déterminant pour les élections."Pour les personnes dont l'existence fondamentale est remise en question et mise en danger, je pense que la sécurité des amharas dans toute l'Éthiopie déterminera le vote des gens dans cette région", avance Dessalegn Chanie, membre principal du Mouvement national pour l'Amhara

Un peu plus de 36 millions d’électeurs sont appelés aux urnes le 21 juin. Mais l’insécurité et des problèmes logistiques pourraient jouer au trouble-fête dans au moins 26 circonscriptions. Un scrutin déjà renvoyé deux fois en raison de la pandémie de Covid-19.

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