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Interview avec Haweya Mohamed : l'Afrique embrasse le digital

Haweya Mohamed   -  
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Haweya Mohamed

Interview

Africanews célèbre cette année son cinquième anniversaire. Notre journaliste Pascale-Mahé Keingna a reçu pour l'occasion Haweya Mohammed, qui, aux côtés d'Amine Youssouf, a fondé la market-place spécialisée dans la tech, Afrobytes, un centre d'innovation africain basé à Paris qui cherche à réenchanter la marque Afrique.

Il y a cinq ans, des centres d'innovation étaient déjà présents sur le continent, au Ghana et au Kenya notamment. Quel constat avez-vous fait en développant Afrobytes en 2015 ? Où était le secteur de la tech et de l'innovation en Afrique il y a cinq ans ?

C'est vrai qu'il y a cinq ans il était difficile d'associer les termes « innovation » et « Afrique ». Et quand on regarde aujourd'hui ce qui se passe en termes de transactions entre le continent africain et le reste du monde, je peux vous dire qu'on est assez contents de cette dynamique qui a été créée. Et, justement, cette ambition qui commence véritablement et opérationnellement à devenir très intéressante.

Où en sommes-nous aujourd'hui ? Les gouvernements africains sont-ils à l'écoute de la jeunesse et plus ouvert à la transformation digitale enclenchée sur le continent et ont-ils pris le train en marche ?

En effet, vous avez vu les montants des levées deviennent de plus en plus élevées et le nombre de transactions augmentent. Il se passe quelque chose de très intéressant au-delà de ça. C'est vrai que la crise du Covid 19 a aussi poussé les gouvernements tout simplement à constater que la transformation digitale du continent n'était plus une option. Aujourd'hui c'est une réalité. C'est vrai qu'avec cette crise de la Covid-19, de nombreuses startups se sont aussi rapprochées des gouvernements et un grand nombre de data a pu être échangé, notamment sur la partie high-tech et la santé. Il y avait au départ une certaine défiance qui était présente entre les gouvernements et les startups. Elle a diminué et maintenant elles se parlent. C'est aussi une dynamique sur laquelle il faudra capitaliser. Il est également intéressant de voir arriver un grand nombre de jeunes gens qui ont fait aussi des grandes écoles à l'étranger et qui, aujourd'hui, créent cette nouvelle dynamique. Il y a de nouveaux réseaux, des choses vraiment très intéressantes qui se passent, qui donnent naissance à des initiatives et à une dynamique très pertinente sur le continent africain.

Quel sera, selon vous, le défi de l'Afrique durant les cinq prochaines années ?

Évidemment, la jeunesse africaine aujourd'hui, c'est un sujet extrêmement important qu'il va falloir traiter, notamment par le biais de création d’opportunités professionnelles. Donc, le digital est une possibilité parce que la croissance du digital sur le continent africain représente environ 8% du PIB. En 2025, elle devrait représenter 10%. Donc, les jeunes sont à inclure dans cette croissance, et les femmes notamment. Je pense que le futur montrera une Afrique qui va inspirer encore plus et qui va aussi et qui le fait déjà exporter encore plus toutes ces initiatives technologiques et tous ces usages qu'on retrouve aussi sur le continent africain. Votre rôle a été très important. L'importance des médias, justement, dans la croissance des start-up sur le continent africain. Cette visibilité a été clé pour eux.