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Niger : fin de la production d'uranium à la Cominak, filiale d'Orano

La Compagnie minière d'Akouta (Cominak) arrête définitivement sa production d'uranium au Niger ce 31 mars 2021.   -  
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PIERRE VERDY/AFP

Niger

La Compagnie minière d'Akouta (Cominak), une des deux filiales nigériennes du géant nucléaire français Orano (ex-Areva), a annoncé mercredi l'arrêt définitif de sa production d'uranium dans le pays.

"La mine de la Cominak ferme définitivement ce mercredi 31 mars. La raison de cette fermeture est liée à l'épuisement de nos gisements", a affirmé à l'AFP un responsable de la compagnie basée à Arlit, une ville située en plein désert dans le nord du Niger.

La fermeture de cette société qui n'exploitait qu'une mine d'uranium et fournissait environ la moitié de la production du Niger, n'est pas une surprise, puisqu'en octobre 2019, le Conseil d'administration de la Cominak avait annoncé sa fermeture au 31 mars 2021.

"L'épuisement des réserves ne permet plus la poursuite des opérations. Avec des coûts d'exploitation très élevés et une forte baisse des prix de l'uranium, la Cominak est déficitaire depuis 2017 malgré la mise en oeuvre de plans d'économies", avait expliqué le Conseil d'administration.

Selon les chiffres du ministère nigérien des Mines, la Cominak avait "clôturé l'exercice 2017 avec une perte nette de 16 milliards FCFA (24,3 millions d'euros)" et "d'au moins 17 milliards (25,9 millions d'euros)" pour 2018. En 2019, elle avait clôturé avec un trou de 8 milliards (12 millions d'euros) dans sa trésorerie".

La Cominak est détenue par Orano (34 %), le Niger (31 %), la société japonaise Ourd (25 %) et la société Enusa (Espagne, 10 %).

De 1978 à fin 2019, elle a produit environ 75 000 tonnes d'uranium.

La Cominak a élaboré un plan qui prévoit des primes de départ allant de 30 000 à 76 000 euros aux 600 employés, selon les syndicats.

Un "réaménagement de la mine" pour "éliminer les risques" liés à la radioactivité est également prévu et "un suivi médical gratuit" sera assuré pour les anciens salariés de la mine "exposés aux rayonnements ionisants".

Lors d'une visite à Niamey en 2019, le PDG d'Orano, Philippe Knoche, avait souligné "la robustesse des activités" de son autre filiale au Niger, la Société des mines de l'Aïr (Somair), et avait promis "le démarrage" du chantier de la mine géante d'Imouraren (nord) "dès que les conditions des marchés le permettent".

Le gisement d'Imouraren devrait produire 5 000 tonnes d'uranium par an à plein régime pendant plus de 35 ans, mais le chantier entamé en 2009 avait été interrompu en 2015 en raison d'une baisse du prix de l'uranium.

L'uranium nigérien représente un tiers de la production totale d'Orano, qui exploite l'uranium depuis 50 ans dans ce pays, l'un des plus pauvres au monde.

Les ONG locales ont souvent dénoncé "le flou" entretenu par les autorités sur les permis d'exploitation d'uranium et de pétrole accordés à des sociétés étrangères.

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