Côte d'Ivoire
Africanews reçoit Charles Blé Goudé, ex-chef des Jeunes Patriotes et ancien ministre ivoirien de la Jeunesse, de l'Emploi et de la Formation professionnelle. Acquitté en janvier 2019 par la Cour Pénale Internationale (CPI), il tempère ses intentions de revenir à Abidjan alors que le Front Populaire Ivoirien annonce le retour de l'ancien président Laurent Gbagbo.
Laetitia Lago : Votre retour à Abidjan est-il toujours lié à celui de Laurent Gbagbo ?
Charles Blé Goudé : Ce n'est pas moi qui lie mon retour à celui du président Laurent Gbagbo. Les circonstances qui nous ont conduit ici soutiennent cette manière de voir les choses. Mais si vous me demandez quand je compte me rendre en Côte d'Ivoire, c'est une autre question.
C'est justement ma question. Quand rentrez-vous en Côte d'Ivoire et avez-vous fait une demande de passeport ?
La demande de passeport que va formuler Charles Blé Goudé n'est pas simplement une démarche administrative. La question du passeport est une question hautement politique, tout comme mon retour en Côte d'Ivoire. Je n'aurai un passeport que lorsque les autorités ivoiriennes l'accepteront. Je ne retournerai en Côte d'Ivoire que si les autorités ivoiriennes l'acceptent. Je suis arrivé à la Haye suite à une crise, à un conflit. Je veux retourner en Côte d'Ivoire, pour que mon retour puisse participer à apaiser les esprits. C'est pourquoi je ne suis pas pressé. Quand le président Alassane Ouattara jugera bon que je retourne en Côte d'Ivoire, je retournerai.
Vous espérez que les autorités ivoiriennes vous ouvrent la porte pour rentrer en Côte d'Ivoire. Et si on vous demandait de retourner en prison ? Vous avez été condamné par contumace à 20 ans de prison pour viol.
Je ne suis pas né pour faire éternellement de la prison. C'est pour la même crise électorale que je suis arrivé ici et que j'ai été acquitté. Si je suis arrivé ici sur la base d'un conflit, je ne veux pas retourner pour créer un autre conflit. Je veux que mon arrivée puisse participer à décrisper la situation. Et même aller vers ceux qui ne m'ont pas compris pour que je leur explique, pour qu'on puisse de nouveau se comprendre. Nous avons une paix à bâtir ensemble, nous avons des Ivoiriens à rapprocher de nouveau. Il y a un temps pour se battre et un temps pour parler de paix. Le pardon est une case que nous ne pouvons éviter si nous voulons que notre pays puisse trouver la quiétude. On ne peut pas construire dans la polémique et dans la guerre. C'est dans l'entente, dans un environnement apaisé, qu'on peut construire.
Vos propos sont très différents de ceux tenus après votre acquittement.
On ne peut pas tomber dans une piscine et en sortir avec les habits repassés. Les épreuves sont comme un enseignement. J'ai aujourd'hui 49 ans. Je ne crois pas que vous pouvez faire les mêmes choses qu'il y a 21 ans. J'étais un soutien en 2000. Je suis maintenant un acteur politique. Je veux participer à impacter la jeunesse.
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