Algérie
En Algérie, des milliers de manifestants ont défilé à Alger et dans d’autres villes du pays à l’occasion du deuxième anniversaire du Hirak. Ce lundi, les protestataires se sont frayés un chemin vers le centre de la capitale malgré un important dispositif policier.
Déclenché le 22 février 2019, le mouvement populaire du Hirak avait poussé au départ du président Abdelaziz Bouteflika après deux mois de contestation. La manifestation d’hier était le cortège le plus imposant depuis l’arrêt des marches hebdomadaires le 13 mars 2020 à cause de la pandémie de coronavirus. Selon le Comité national pour la libération des détenus, près d'une centaine de personnes ont été interpellés à travers le pays.
"Le peuple continue ses marches pacifiques qui ont commencé le 22 février 2019. Nous sommes ici pour changer les choses et non pour célébrer cette date", déclare Saber, un manifestant. "Au deuxième anniversaire de la révolution pacifique, les citoyens sont déterminés jusqu'à ce que les objectifs de la révolution soient réalisés, c'est à dire changer le système pacifiquement, construire l'Etat de Droit, l'indépendance de la justice et les libertés pour tous les Algériens", avance pour sa part Zoubida Assoul, présidente de l'Union pour le Changement et le Progrès.
Ce deuxième anniversaire du Hirak a lieu au lendemain d'un remaniement annoncé par le président Abdelmadjid Tebbounne, qui a vu le départ de six ministres. Comme promis, le président algérien a procédé dimanche à un remaniement du gouvernement, très attendu mais sans changement majeur. Le Premier ministre Abdelaziz Djerad, pourtant critiqué, reste à son poste ainsi que les détenteurs de ministères régaliens comme la Justice avec Belkacem Zeghmati, symbole de la lutte anti-corruption mais aussi de la répression judiciaire.
Le chef de l'Etat a également dissous l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement, ouvrant comme prévu la voie à des législatives anticipées dans les six mois. Aucune date n'a encore été fixée pour le scrutin, mais la classe politique mise sur le mois de juin.
Jeudi dernier, le chef de l'Etat avait décrété une grâce en faveur d'une soixantaine de détenus d'opinion, dans un geste d'apaisement. Depuis, près de 40 prisonniers ont été libérés, dont l'opposant Rachid Nekkaz et le journaliste Khaled Drareni, devenu un symbole du combat pour la liberté de la presse.
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