Tunisie
Le président tunisien Kais Saied continue de refuser certains candidats au remaniement ministériel proposé par le Premier ministre Hichem Mechichi.
Kais Saied maintient : c'est non. Ce mercredi, le président tunisien s'est une nouvelle fois opposé à l'entrée en fonction de 11 nouveaux ministres dans le gouvernement de Hichem Mechichi. Selon lui, la Constitution n'aurait pas été respecté. Rien dans les textes n'oblige le gouvernement à obtenir l'approbation du Parlement pour un remaniement. En revanche le remaniement doit être accompagné d'une délibération du Conseil des ministres, comme le stipule la Constitution, une procédure qui n'a pas été respectée selon Kais Saied.
"Je ne reculerai pas devant mes principes. J'ai juré devant Dieu en mettant ma main sur le Coran de respecter la Constitution", a-t-il déclaré mercredi devant Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). La principale centrale syndicale de Tunisie a mis en garde contre "l'exacerbation de la crise politique à un point qui menace l'entité de l'Etat". Cette crise porte atteinte à la "crédibilité de la Tunisie à l'étranger" et risque d'aggraver les difficultés sociales, a averti le syndicat dans un communiqué.
Soupçons de corruption
"Je suis prêt au dialogue, mais je ne suis pas prêt à parler avec ceux qui ont volé le peuple tunisien", résume en une phrase Kais Saied, inflexible. Invoquant des soupçons de corruption touchant certains des candidats proposés par le Premier ministre Hichem Mechichi, le 16 janvier, le président tunisien continue de s'opposer au remaniement du gouvernement.
Un changement de taille puisque ce sont 11 ministères, dont plusieurs postes clés comme la Justice, la Santé ou l'Intérieur, qui changent de main sous la pression de la rue tunisienne. Après un vote de confiance des députés le 27 janvier, les nouveaux ministres devaient prêter serment au palais présidentiel avant de prendre leur fonction. Mais la cérémonie n'a toujours pas eu lieu.
Une impasse politique alors que le gouvernement doit faire face à une vague de manifestations. Exaspérés par la répression policière, les inégalités et la corruption, des milliers de Tunisiens manifestent depuis des semaines dans les grandes villes du pays.
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