Organisation mondiale de la Santé
Le poliovirus sauvage, plus connu sous le nom de polio a été mardi officiellement déclaré "éradiqué" du continent africain par l'Organisation Mondiale de la Santé, après quatre années consécutives sans cas déclaré et des efforts massifs de vaccination des enfants.
"C'est un moment historique pour l'Afrique", a déclaré la directrice Afrique de l'OMS, Matshidiso Moeti. "A partir de maintenant les enfants qui naîtront sur ce continent n'auront pas à craindre d'être infectés par la polio".
L’annonce officielle a réuni notamment le directeur général de l’OMS, l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, sa directrice régionale pour l’Afrique, Matshidiso Moeti, les milliardaires et philanthropes nigérian Aliko Dangote et américain Bill Gates.
Cette victoire est toutefois ternie par le fait qu’au problème du virus sauvage s’en est substitué un autre : la circulation de virus vaccinaux (mutés). Les vaccins ont certes permis de diminuer de plus de 99 % les cas de paralysie, mais certains offrent une possibilité de seconde vie au virus.
Il faut normalement attendre trois ans sans cas déclaré pour obtenir la certification de l'OMS, mais l'organisation onusienne a préféré attendre quatre ans cette fois, "pour être sûre à 100% qu'il n'y a plus de danger", explique le médecin.
Provoquée par le poliovirus sauvage, la poliomyélite est une maladie infectieuse aiguë et contagieuse qui touche principalement les enfants, attaquant la moelle épinière et pouvant provoquer une paralysie irréversible.
Elle était endémique partout dans le monde, jusqu'à la découverte d'un vaccin dans les années 1950.
En 1988, l'OMS dénombrait 350.000 cas à travers le monde et encore plus de 70.000 cas rien qu'en Afrique en 1996.
Mais grâce à une rare prise de conscience collective et à d'importants efforts financiers (19 milliards de dollars sur 30 ans), seuls deux pays au monde comptent aujourd'hui des contaminations par le poliovirus sauvage: l'Afghanistan (29 cas en 2020) et le Pakistan (58 cas).
Epicentre de la maladie dans le monde au début des années 2000, le Nigeria, géant africain de 200 millions d'habitants, figurait encore il y a peu à leurs côtés.
Il a fallu un énorme travail avec les chefs traditionnels et religieux pour convaincre les populations de faire vacciner leurs enfants.
Pourtant, dès 2009 l'émergence du conflit contre Boko Haram a douché les espoirs d'avoir enfin éradiqué la maladie: en 2016, quatre nouveaux cas de poliomyélite étaient enregistrés dans l'Etat du Borno (Nord-Est), foyer de l'insurrection jihadiste.
"A l'époque, environ 400.000 enfants étaient hors d'atteinte de toute campagne médicale à cause des violences", se souvient le Dr Funsho.
Aujourd'hui, on estime que seuls 30.000 enfants sont toujours "inaccessibles": un chiffre "trop faible" pour assurer une transmission épidémique, selon les experts scientifiques.
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