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Coronavirus : la crise humanitaire au Sahel menace de devenir "ingérable" (ONU)

Coronavirus : la crise humanitaire au Sahel menace de devenir "ingérable" (ONU)

Aide humanitaire

La crise humanitaire dans la région du Sahel central menace de devenir “ingérable”, avec plus de cinq millions de personnes confrontées à une grave insécurité alimentaire alors que le coronavirus se propage, a averti jeudi le Programme alimentaire mondial (PAM).

L‘épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest de 2014-2016 (plus de 11.000 morts) “a illustré l’importance cruciale de l’aide alimentaire dans la lutte contre la propagation de la maladie”, souligne le PAM dans un communiqué publié à Dakar.

“Elle permet de réduire la vulnérabilité à l’infection grâce à des programmes de nutrition qui ciblent les personnes dont le système immunitaire est affaibli, comme les malades chroniques et les personnes âgées”, souligne l’institution de l’ONU.

Or, dans tout le Sahel central, qui englobe le Burkina Faso, le Mali et le Niger, la situation est “extrêmement préoccupante”, estime-t-elle.

Des millions de personnes seront particulièrement fragiles pendant la période dite de “soudure”, entre la fin des réserves de la récolte précédente et les nouvelles récoltes.

Au Burkina Faso, pays “qui a connu le plus grand nombre de décès dus à Covid-19 en Afrique subsaharienne” (288 cas et 16 décès), le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire devrait tripler, passant d’un peu plus 680.000 pendant la soudure en 2019 à 2,1 millions à l’approche de la celle qui commencera en juin 2020, selon le communiqué.

Diviser pour mieux régner ?

Quelque 1,3 million de personnes au Mali et deux millions au Niger courent les mêmes risques.

Cette hausse “survient au moment où la pandémie Covid-19 entre dans ces pays déjà fragiles et dans une région où les systèmes de santé sont les plus faibles du monde”, relève également le PAM.

Ces trois pays pauvres sont le théâtre depuis des années d’attaques jihadistes, souvent mêlées à des violences entre communautés.

Conséquence, le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de leurs pays y a été multiplié par quatre, avec un pic à 780.000 au Burkina Faso contre un demi-million au début de l’année, selon la même source.

“Ces communautés ont été chassées de leurs foyers par la violence des groupes extrémistes et dépendent désormais presque entièrement de l’aide extérieure pour survivre”, souligne le PAM, selon qui la “menace du Covid-19 met en péril le travail humanitaire”.

“C’est une crise qui s’ajoute à une autre, et la situation pourrait devenir incontrôlable”, a averti Chris Nikoi, directeur régional du PAM pour l’Afrique de l’Ouest, cité dans le communiqué.

Le PAM a besoin d’urgence de 208 millions de dollars jusqu’en août 2020 pour mener à bien ses opérations, précise-t-il.

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