Zimbabwe
Déjà largement privée d‘électricité, Harare est désormais menacée de manquer d’eau potable en raison de difficultés financières concernant son unique usine de traitement, nouvel avatar de la catastrophe économique qui ronge le pays.
Lundi, l’usine avait dû suspendre la distribution de l’eau faute d’avoir pu importer, par manque de dollars, les produits chimiques nécessaires à son traitement.
Mardi, le maire de la capitale Enock Mupamawonde a annoncé à la presse avoir déniché “des stocks de produits chimiques pour reprendre la production d’eau” et promis un retour de l’eau aux robinets sous vingt-quatre heures.
Le Zimbabwe est englué depuis près de vingt ans dans une crise économique et financière catastrophique, héritage des années du règne de fer de l’ex-président Robert Mugabe (1980-2017), décédé au début du mois à l‘âge de 95 ans, après avoir été renversé par l’armée fin 2017.
Ruiné par l’hyperinflation, le chômage de masse et la dévaluation de sa devise, le pays manque de tout, du carburant à la farine, en passant par l‘électricité et les devises fortes.
Les services publics de base comme la distribution d’eau n‘échappent pas à ce désastre. L’usine de traitement de Morton Jaffray, la seule qui arrose les quelque 4,5 millions d’habitants de l’agglomération d’Harare, est régulièrement victime de pannes.
Le maire a confié mardi que 55 % de l’eau se perdait dans les fuites de ses canalisations, totalement obsolètes.
Selon lui, la réserve miraculeuse de produits chimiques exhumée devrait permettre à l’usine de tourner pendant sept jours et d’autres stocks sont attendus d’Afrique du Sud.
Pas de quoi rassurer ses administrés, dont certains n’ont plus d’eau à leur robinet depuis déjà très longtemps.
“On n’a plus d’eau au robinet depuis plus de dix ans maintenant”, a indiqué à l’AFP Tapiwa Moyo, un résident du quartier de classes moyennes de Glen Lorne, “alors j’ai dû installer deux gros réservoirs de 5.000 litres sur ma propriété”.
De nombreux habitants sont obligés d’utiliser de l’eau tirée de puits creusés dans des conditions sanitaires douteuses à l’origine de fréquents cas de choléra.
La dernière épidémie à frapper la capitale, il y a un an, avait causé une cinquantaine de morts.
AFP
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