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L'Asie en tête du marché mondial des batteries de voitures électriques

L'Asie en tête du marché mondial des batteries de voitures électriques

Les batteries des véhicules électriques font l’objet d’un combat rude entre les géants asiatiques et l’Occident. En Asie, des pays tels que la Chine, le Japon et la Corée du Sud mènent la danse et ne comptent pas se limiter au marché asiatique sur lequel ils exercent une suprématie plus qu‘évidente. Face à cette grosse artillerie asiatique, l’Europe tente avec plus ou moins de succès de se frayer un chemin dans un business de l‘électrique où l’Asie a une bonne longueur d’avance. Les détails.

Au coeur de cette guerre économique, les cellules lithium-ion, matière première incontournable dans le processus de fabrication des batteries de véhicuels életeriques. Produire de telles batteries n’est pas donnée à tous, compte tenu des coûts vertigineux nécessaires à leur fabrication, pour une production limitée de véhicules. Cette réalité oblige les constructeurs automobiles à se tourner vers des entreprises spécialisées dans de ce type de production.

Et c’est là que la Chine entre en scène. L’empire du milieu détient à lui seul la moitié des ventes mondiales de voitures électriques. Dans ce pays, les constructeurs automobiles ont obligation de ne se fournir en batteries éclectiques que sur le marché national. La Chine, véritable ‘‘Gulliver’‘ en la matière, possède à elle seule les deux-tiers des capacités mondiales de production de cellules.

Les Asiatiques mènent si bien la danse que le top 10 des grands producteurs mondiaux de batteries est occupé par des entreprises issus de leurs rangs. En tête, le Contemporary Amperex Technology (CATL, Chine). En 2018, cette entreprise pesait 23 % du marché mondial. En deuxième position, le japonais Panasonic (22 %). Viennent ensuite BYD (Chine, 13 %), LG-Chem (Corée du Sud, 10 %), Samsung (Corée du Sud, 5,5 %), pour ne citer que ceux-là. Ces chiffres sont fournis par le Center Automotive Research (CAR).

La Chine ne se contente pas que de la production des batteries au lithium, elle en contrôle aussi le réseau très fermé des matières premières que sont, entre autres, le cobalt et le lithium.

Le raz-de-marée asiatique, Chine en tête

D’après une information fournie par Bloomberg, les géants chinois Ganfeng et Tianqi détiennent 17 % (pour Ganfeng) et 12 % (pour Tianqi) des capacités mondiales de production et traitement de lithium. Le tout, grâce à leurs énormes investissements dans des mines situées en Australie et en Amérique latine.

Dans cette veine, Tianqi rachetait en décembre dernier 24 % des parts d’actions du groupe minier chilien SQM. Somme débloquée par l’entreprise chinoise pour s’arracher ces actions ? 4 milliards 100 millions de dollars. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, Tianqi, (qui s’est par ailleurs associé à l’américain Albemarle) est aux commandes d’une gigantesque mine située à Greenbushes, dans le sud-ouest de l’Australie.

Pour ce qui concerne le cobalt, l’autre matière première indispensable à la fabrication des batteries pour véhicules électriques, la Chine mène encore le monde à la baguette. L’empire du milieu détient au minimum la moitié de la production tirée du sous-sol de la République démocratique du Congo. Ce qui confère à la Chine jusqu‘à 70 % des parts mondiales de marché, toujours selon Bloomberg.

Dans cette optique, l’entreprise China Molybdenum possède un site de grande importance, racheté en 2016 à hauteur de 2,65 milliards de dollars à l’américain Freeport-McMoran. La production mondiale de cobalt affiné revient toujours à la Chine, qui en détient 80 %.

Voyant cette suprématie comme une éventuelle menace, des constructeurs automobiles ont opté pour le rapprochement vis-à-vis de la Chine. Le but étant de se mettre à l’abri des soubresauts de l’offre sur le marché. C’est le cas de l’allemand Volkswagen, qui a révélé début avril l’existence d’un accord signé avec Ganfeng. Il s’agit pour la firme de Wolfsburg de s’assurer pendant dix ans la fourniture sans faille en lithium.

Les dragons d’Asie à l’assaut du marché européen

45 milliards de d’euros, c’est la somme que pourrait atteindre le marché mondial des batteries de véhicules électriques en 2027, selon le cabinet BCG. 20 à 30 % de cette colossale manne financière pourraient (toujours selon BCG) venir d’Europe. Le ‘‘sommeil’‘ du vieux continent sur le marché de l‘électrique fait pour l’heure les choux gras de l’Asie.

A ce sujet, les géants asiatiques sortent de leurs frontières et se lancent à l’assaut du marché européen, sur le sol européen. C’est le cas du chinos CATL, qui s’offre une usine à Erfurt (Allemagne) d’une valeur de 240 millions d’euros. Cette megafactory aura pour client BMW, et ce, dès 2020. Le constructeur allemand a même déjà signé avec CATL un contrat de 4 milliards d’euros, dont 1,5 milliard sur le site d’Erfurt.

Le sud-coréen LG-Chem n’est pas en reste. En Pologne, la firme asiatique fournit depuis l’année dernière des constructeurs comme Daimler, Volvo, Audi et Renault. Samsung-SDI, autre sud-coréen, a lui aussi son mot à dire, avec son usine implantée en Hongrie. Dans ce même pays, SK-Innovation (Corée du Sud) est en train de se faire construite deux usines d’une valeur totale d‘à peu près 1,5 milliards de dollars, son potentiel client étant Volkswagen.

En face, l’Europe se débat comme elle peut, avec seulement… 1 % de la production mondiale de cellules et les Etats-Unis ne font pas mieux ; le très médiatisé Tesla, spécialiste de la production de voitures électriques de luxe, ne reste pour l’instant qu’un ‘‘lutain’‘ sur l‘échiquier mondial des cellules.

La timide réponse de l’Europe face aux Asiatiques

Les Européens tentent tout de même une percée dans le domaine, avec le suédois Northvolt. Spécialiste des accumulateurs, Northvolt a démarré, en collaboration avec l’allemand Siemens, la construction de la plus grande usine de fabrication de batteries pour voitures électriques du continent européen. Coût de ce projet, 1,6 milliards d’euros. Selon les prédictions des initiateurs, l’usine démarrera sa production en 2020 et aura une capacité (de production) qui fera dès 2023 le double de celle de l’usine allemande du chinois CATL.

La création de Northvolt n’est pas anodine. Mise sur pied par deux anciens cadres de Tesla, l’entrepsie suédoise, qui se tourne exclusivement vers la recherche, s’est liée à Volkswagen et travaille aussi avec BMW dans le but de former “une union européenne des batteries”.

Le néerlandais Lithium Werks lui aussi tente de contre-attaquer face au raz-de-marée asiatique. En plus de posséder une megafactory en Chine, Lithium Werks est en pleine négociation avec la Pologne dans le but d’y construire une gigantesque usine dont le coût est estimé à plus d’un milliard d’euros.