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Cameroun : craignant d'être mariées de force au roi, des lycéennes fuient leur village

Cameroun : craignant d'être mariées de force au roi, des lycéennes fuient leur village

Cameroun

À Bangang Fokam, à l’ouest du Cameroun, près de 23 lycéennes redoutant d‘être mariées de force au futur roi en cours d’initiation, ont déserté leur village et stoppé leurs études.

Village de la zone Bamileke à l’ouest, Bangang-Fokam s’apprête à installer au trône son nouveau roi. En attendant, l’heure est à l’initiation au « la’akam », une case « sacrée » où, durant près de neuf semaines, le futur souverain et sa cour « seront initiés aux valeurs traditionnelles, mystiques et religieuses du village » et partant recevoir des leçons nécessaires pour mieux administrer le village.

Comme dans la plupart des coutumes africaines, tout roi de Bangang-Fokam ne peut prétendre régner sans femmes. Or, le futur roi qui est étudiant en génie-civil, n’entend pas convoler en justes noces avec des analphabètes. Il lui faut des reines aux têtes pleines.

Les membres de la cour royale ont ainsi été déployés pour choisir des lycéennes qui feront partie du harem du souverain. Craignant d‘être mariées contre leur gré, près de 23 lycéennes désertent le village de Bangang-Fokam.

Plus de 11 % de mineures mariées de force au Cameroun

Information confirmée par des responsables du lycée de Bangang-Fokam. « Les pauvres (filles) ne veulent pas qu’elles soient mariées de force au roi. Voilà pourquoi, elles ont résolu de quitter le village », déplore un enseignant.

Pires, encore, des lycées voisins ont rejeté leurs demandes de réinscription, rapportent des médias locaux. Ce qui du coup, « perturbe les études des enfants. Certaines d’entre elles ont été obligées de s’installer à Douala ou à Yaoundé. Encore faut-il qu’elles soient admises dans certains établissements », regrette un autre professeur.

Au Cameroun, les mariages forcés surtout à l‘égard des enfants sont fréquents. Une enquête menée en 2014 par l’Institut national de la statistique et le ministère de la Santé publique révèle que 11,4 % de mineures camerounaises sont victimes du mariage forcé au nom des coutumes.

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