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RDC : mots (ou maux) des élections

RDC : mots (ou maux) des élections

République démocratique du Congo

Dans quelque 48 heures, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui procède depuis mardi aux délibérations, devrait publier les résultats des élections du 30 décembre dernier. Petit rappel de quelques concepts ou points noirs qui ont rythmé ce processus électoral en passe de connaître son épilogue.

Alternance

Si Joseph Kasa-Vubu avait été élu en 1958 par l’Assemblée nationale, Joseph Désiré Mobutu, Laurent Désiré Kabila et Joseph Kabila ne se sont jamais transmis le sceptre présidentiel à l’issue d’une élection. Tous ont profité des conjonctures heureuses ou malheureuses de l’histoire. La présidentielle du 30 décembre 2018 devrait favoriser la toute première passation pacifique et démocratique de pouvoir de l’histoire de la RDC. Et e guise d’anecdote, pour la première fois, le pays ne sera pas dirigé par un Joseph ni un Désiré.

Glissement

Voilà un mot bien familier aux automobilistes africains confrontés aux glissements de terrain sur des chaussées non goudronnées. Mais ces trois dernières années, le concept aura été beaucoup utilisé pour évoquer les reports des élections en RDC. Avant de se réaliser le 30 décembre 2018, les élections en RDC auront connu trois reports : le 27 novembre 2016, le 31 décembre 2017 et le 23 décembre 2018. C’est finalement le 30 décembre 2018 que se sont tenues ces élections.

Accord

Il s’agit d’abord de l’accord dit de la Saint-Sylvestre. Conclu le 31 décembre 2016 par la classe politique congolaise et la société civile sous l‘égide de l‘église catholique, cet accord avait mis fin à la crise politique née du report des élections de 2016. La date du 31 décembre 2017 fut ainsi choisie pour organiser les élections. Mais, l’accord ne fut pas respecté.

L’accord, c’est aussi celui conclu le 11 novembre 2018 à Genève entre les grandes figures de l’opposition sous l‘égide d’Alan Doss, directeur exécutif de la Fondation Kofi Annan. À l’issue des pourparlers, c’est Martin Fayulu qui fut choisi pour défendre les couleurs de la coalition Lamuka (réveille-toi en lingala) à la présidentielle du 30 décembre. Enfin un candidat unique de l’opposition pour affronter le candidat commun des partis de la Majorité regroupés au sein du Front commun pour le Congo (FCC).

Revirement

Quelques heures après la signature, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe dénoncent l’accord de Genève et constituent leur propre colaition : Cap pour le changement (CACH) porté par le fils d‘Étienne Tshisekedi. Pourtant, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe avaient promis, comme tous les autres participants à la réunion de Genève, de quitter la politique en cas de non-respect de cet accord. Comme quoi, en politique tous les coups sont permis. Y compris les parjures. Et ce n’est pas la spécificité de la RDC.

Report

Prévue le 7 janvier, la publication des résultats des élections a été reportée sine die le 6 janvier par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Et ces résultats pourraient tomber dans quelque deux jours selon la CENI qui serait en train de compiler les résultats et procéder à des délibérations. De quoi mettre fin à une longue attente des Congolais.

Machine à voter

La machine à voter se présente sous la forme d’un écran tactile. Pour chacune des trois élections (présidentielle, législatives et provinciales), la photo des candidats apparaît sur l‘écran. L‘électeur choisit son candidat président, député national et député provincial. À la fin de l’opération, la machine imprime les trois noms choisis au dos du bulletin de vote que l‘électeur va plier et glisser dans l’urne. Si la CENI avait évoqué le gain de temps, l’opposition a décrit l’outil numérique de fabrication sud-coréenne comme « une machine à frauder ou voler » au profit du pouvoir. Au finish, le vote s’est réalisé avec les machines à voter.

Souveraineté

En tout cas, la RDC a tout fait pour organiser les élections par ses propres frais, sans apport financier de quelque grande institution ou puissance internationale. Ce qui, au nom de la souveraineté à laquelle ils sont attachés, les responsables congolais ont barré la route à toute ingérence extérieure dans leurs affaires. Au point que Kinshasa a demandé à l’UE de rappeler son représentant.

Pression

Si nous n’avons pas pu énumérer tous les concepts ayant marqué les élections de RDC, on ne saurait clore ce petit glossaire sans évoquer le vocable pression. La pression, c’est celle que la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) met ces derniers temps sur la CENI. Cette CENCO qui a récemment déclaré connaître le nom du vainqueur de la présidentielle et appelé la commission électorale à publier les résultats dans « la vérité et la justice ». Mêmes exigences du côté du Vatican, des institutions et puissances internationales dont les États-Unis.

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