Cameroun
Sur 18 recours en annulation partielle ou totale déposés par des candidats à la présidentielle du 7 octobre dernier, 16 ont été rejetés ce mardi 16 octobre par le Conseil constitutionnel. Qu’en sera-t-il des deux dossiers qui seront examinés aujourd’hui ?
Les rideaux en passe de tomber sur l’examen des recours en annulation partielle ou totale de la présidentielle du 7 octobre dernier au Cameroun. C’est en effet ce mercredi 17 octobre que le Conseil constitutionnel, seule institution habilitée à publier les résultats définitifs d’une élection présidentielle devrait rendre son verdict sur les deux requêtes qui restent sur sa table.
Que décidera cette institution créée en 1996 et officiellement mise en place seulement en février dernier ? Là est toute la question. Toutefois, le président Clément Atangana est les cinq autres membres ont, à l’issue des rôles qui ont pris fin hier à 19 h GMT, rejeté 16 des 18 recours. Parmi ces requêtes, celle de Maurice Kamto.
Examiné en premier, le dossier de Maurice Kamto a été déclaré “irrecevable”, parce que Kamto n’est “pas habilité” à demander la récusation du Conseil, d’après Clément Atangana.
Un éventuel rejet de toutes les requêtes sonne comme une consécration de la victoire du président sortant Paul Biya. Pour avoir obtenu plus de 71 % des suffrages au détriment de sept autres prétendants, l’octogénaire au pouvoir depuis 1986, devrait encore demeurer pour sept ans au Palais présidentiel d’Etoudi.
Quel sera le dernier recours de l’opposition ?
Va-t-on alors invalider totalement ou partiellement le scrutin ? Si oui, les membres nommés tous par le président Biya seront-ils aussi « courageux » que ceux de la Cour suprême kényane qui avaient annulé en août 2017 la présidentielle remportée selon la Commission électorale par le président sortant Kenyatta ?
Et que ferait l’opposition étant donné qu’il n’y a pas possibilité d’autres recours après le Conseil constitutionnel ? Là, est tout le problème. Car, même si les réalités ne sont pas les mêmes, les mêmes causes pourraient produire les mêmes effets. Et une fois de plus, sera posé l‘épineux problème de la gouvernance électorale en Afrique.
Laquelle gouvernance n’a toujours pas été consensuelle du fait des obstacles d’ordre éthique érigés par des acteurs politiques africains. Si en effet, des observateurs reprochent parfois aux opposants de refuser de se plier au verdict des urnes, là où le bât blesse le plus, c’est que des régimes sortants sont souvent accusés de manipuler les institutions afin de gagner les élections.
Ce qui conduit souvent à de graves crises politiques et à des violences parfois mortelles. Le cas en Côte d’Ivoire où près de deux personnes ont trouvé la mort dans des affrontements nés des querelles inhérentes aux élections locales du 13 octobre dernier.
Le cas aussi au Zimbabwe où l’on a déploré des morts du fait des manifestations contre les résultats de la présidentielle remportée par Emmerson Mnangagwa.
Mais, au Cameroun, on se veut optimiste. À l’exemple des chefs traditionnels Mbombok qui ont appelé hier les acteurs politiques à la retenue.
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