Chine
Succès plein pour le 3e Forum de coopération Chine-Afrique (FOCAC) qui s’est tenu à Beijing en début de semaine. À l’exception du royaume d’eSwantini, tous les pays du continent y étaient représentés, témoignant ainsi de la bonne dynamique des liens sino-africains. D’ailleurs, tout au long de cette rencontre les chefs d’Etat et de gouvernement n’ont cessé de louer cette coopération, y voyant un facteur important dans le développement de l’Afrique. Petit flash back sur leurs déclarations.
Un forum “unique”
Pour son premier sommet du genre, Mokgweetsi Masisi, investi 5e président du Botswana en avril, n’a pas caché son admiration face aux ambitions chinoises pour l’Afrique. Avant même son départ pour Beijing, le successeur Ian Khama a dit s’attendre à un événement “unique” en ce sens qu’il permettrait aux pays africains de nouer des relations plus solides avec la superpuissance asiatique.
Le dirigeant botswanais s’est gardé d’euphémisme quand il s’est agi d’encourager la Chine à demeurer sur cette lancée. “Pour la Chine, son président et ses citoyens, nous admirons et vous tenons en haute estime ! Gardez l’innovation, la convivialité et les perspectives internationales aussi brillantes que l’esprit chinois !”, a-t-il déclaré à l’agence chinoise Xinhua à l’issue du forum.
Satisfaction du Kenya
“Nous sommes satisfaits des progrès considérables réalisés dans notre coopération bilatérale et continuons d’ouvrir de nouveaux domaines de coopération”, a déclaré de son côté le chef de l’Etat kényan alors que de nouveaux accords bilatéraux ont été signés dans la foulée de cette rencontre avec la Chine.
La Chine est aujourd’hui l’un des principaux bailleurs de fonds de la nation est-africaine. Elle a notamment financé le chemin de fer Nairobi – Mombasa, nouvelle fierté du Kenya.
Une source d’inspiration
Le Ghana n’en est pas moins émerveillé par cette coopération sino-africaine. À Pékin, son président Nana Akufo-Addo a vanté la “success story” chinoise dont il dit s’inspirer pour l’avancée de son pays.
“J’ai exhorté les autres à ne pas ignorer l’Afrique et je suis heureux que la Chine ne l’ignore certainement pas”, a-t-il par ailleurs déclaré en référence aux pays qui ont négligé l’Afrique comme partenaire.
Promouvoir un partenariat d‘égal à égal
Plus nuancé, le chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame, qui assure en outre la présidence tournante de l’Union africaine a affirmé que la Chine a compris la position stratégique de l’Afrique dans le commerce mondial. Partisan d’une Afrique autonome, il a dès lors exhorté la Chine à un partenariat d‘égal à égal avec le continent.
Le prépondérant débat sur le “piège de la dette” ? Kagame n’y accorde aucun intérêt. Il estime qu’il s’agit en réalité d’un concept fabriqué afin de décourager les relations entre la Chine et l’Afrique. “Ceux qui critiquent la Chine sur la dette ne donnent pas assez”, a-t-il tranché, opposant à cette thèse le besoin pour l’Afrique d’obtenir des financements nécessaires à la réalisation de ses projets.
Pas de néocolonialisme entre la Chine et l’Afrique
Une logique à laquelle s’allie son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa, qui assurait d’ailleurs la co-présidence du forum. Pour le nouveau président sud-africain, il faut davantage militer pour un commerce multilatéral, notamment avec la Chine, réfutant les accusations selon lesquelles elle serait la nouvelle puissance néocoloniale au monde.
“Dans les valeurs qu’elle promeut, dans la manière dont elle fonctionne et dans l’impact qu’elle a sur les pays africains, le FOCAC réfute l’opinion selon laquelle un nouveau colonialisme s’installe en Afrique, comme nos détracteurs voudraient nous le faire croire”, a-t-il lancé.
Une coopération “maîtrisée” avec la Chine
Avis également partagé par le président sénégalais Macky Sall. “Tout ce que nous faisons avec la Chine – j’insiste là-dessus – est parfaitement maîtrisé, y compris le volet financier, le volet de la dette”, a souligné Macky Sall, dont le pays hérite de la coprésidence tournante du Focac.
“Nous ne devons pas avoir la conscience perturbée par les critiques faites sur la nature de nos relations avec la Chine”, a-t-il martelé au côté du président chinois Xi Jinping.
Une pierre dans le jardin du nouveau Premier ministre malaisien qui déclarait, quelques jours seulement avant la 3e édition du FOCAC que son pays ne voudrait pas “reproduire une nouvelle version de la colonisation” dans le cadre de sa coopération avec la Chine. Il faudra peut-être utiliser d’autres termes pour convaincre les pays africains.
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