Afrique
Ce jeudi, le monde célèbre la journée internationale de la femme, comme formellement formulée par l’ONU. En France, on préférera journée internationale des droits de la femme, comme pour orienter sur l’utilité de cette journée. Mais en Afrique, que célèbre-t-on au juste ?
Les opérateurs publicitaires ont commencé à affûter leurs armes depuis quelques semaines. La veille de cette journée symbolique pour la femme, ils déploient leur artillerie : réduction sur des produits de beauté (parfum, vernis, mèches…) ou sur les couverts. Des produits spécialement dédiés à la femme, dira-t-on. Certaines entreprises offrent tout simplement à leur personnel féminin des bons d’achat dans des enseignes de décoration ou d’ameublement.
Dans certains milieux féminins, aussi, la journée internationale de la femme est réduite à la même teneur. Causeries dont le contenu ne reste qu‘à leur seul niveau (jamais aux oreilles de l’employeur), belles tenues, bouffe, de quoi confondre cette journée avec la Fête des mères ou la Saint-Valentin. Certaines exigeant même des cadeaux à leurs compagnons. Une commémoration à perspective militante qui tend parfois à s‘étouffer dans les détails.
Des gouvernements à la traine
Et pourtant, difficile d‘énumérer toutes les revendications auxquelles doivent prétendre les femmes. Le récent scandale sur les abus sexuels qui a secoué le monde illustre bien le rapport de force disproportionné qui oppose l’homme et la femme en ce XXI siècle.
Un rapport de force déséquilibré qui se ressent aussi bien dans les grilles salariales. Dans bien de pays africains, du reste dans les sociétés patriarcales, à poste égal et compétences égales, un homme et une femme toucheront rarement le même salaire.
La raison notamment à un écosystème qui attribue de facto à l’homme toutes les responsabilités familiales. Cette présomption va d’ailleurs se ressentir dans l’imposition des impôts. Là où un homme bénéficie automatiquement de parts pour un mariage ou chaque enfant déclaré, la femme devra, dans le cas d’un enfant à charge, produire un jugement de tutelle qui lui confère la charge de l’enfant.
Une situation qui semble échapper à nos Etats qui tardent à supprimer les écarts de rémunération et à équilibrer les quotas dans les instances de décision. Pour les plus “justes”, le quota de femmes dans ces instances est fixé à 30 %.
Que dire de la matérialisation flagrante et exagérée de la femme dans le monde publicitaire, de la musique ou encore du cinéma. Où bien de spots publicitaires, même d’air conditionné ou de véhicules, mettent en avant des femmes en petite culotte. Inutile de repasser en revue le quotidien fait de misogynie, de stéréotypes, de sexisme au bureau, dans la rue, au guichet d’une banque ou au restaurant.
Ces combats sont loin d‘être résolus. S’il est vrai qu’une seule journée dans l’année ne suffira pas à les remporter, elle a au moins le mérite de donner un large écho à la parole féminine. Alors, autant la mettre à profit.
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