Somalie
Le torchon brûle entre le Somaliland et le Puntland. Et c’est le moins qu’on puisse dire. Des affrontements inter-claniques, faits courants sur le continent africain, ont ensanglanté lundi la région frontalière entre ces deux régions qui faisaient autrefois partie intégrante de la Somalie.
Selon un observateur sur place, « Somaliland et Puntland sont nerveux. Il y a des mouvements de troupes et une étincelle pourrait entraîner une escalade ». Voilà ainsi présenté le décor, loin de la fiction, mais bel et bien ancré dans la réalité. En effet, les comptes se règlent ici à l’aide d’armes lourdes. Mais l’avantage semble sourire au Somaliland, qui a pris le contrôle de la localité de Tukarak, criant au passage à la provocation de la part de son voisin, le Puntland.
Un autre observateur de la région déclare : « on est dans un no man’s land dominé par des clans partagés entre les deux pays. C’est un conflit non résolu depuis plus de 25 ans. »
Dans cette région plus que mouvementée de la Corne de l’Afrique, les combats opposent très souvent les clans entre eux. Les affrontements entre les armées régulières des deux zones sont plutôt rares ici. Le feu du 8 janvier s’est déclaré tout juste après la récente présidentielle organisée au Somaliland. Déjà, la menace émanait du Puntland, qui laissant clairement entendre à son voisin qu’il utiliserait ses muscles si le scrutin était organisé dans les régions disputées de Sool et Sanaag.
Et pour ne rien arranger, Hargeisa, la capitale de la République du Somaliland (deuxième plus grande ville de la Somalie, au nord-ouest du pays), rejetait avec vigueur la visite sur son sol d’un ministre envoyé par Mogadiscio.
Pendant que le Somaliland jubile après sa prise de Tukarak, son ennemi juré, le Puntland, rumine sa rage, promettant une réponse à la hauteur de l’acte posé. Abdiweli Mohamed Ali, le président de la région autonome du Puntland (voir photo), pointe un doigt accusateur sur Hargeisa, allant jusqu‘à affirmer que le Somaliland soutient les terroristes du groupe Etat islamique et les Shebab.
Pour sa part, Muse Bihi, le président du Somaliland, ne compte pas se laisser intimider. L’ancien militaire promet même de défendre les frontières de son pays, et cela, à n’importe quel prix.
Le Somaliland est un ancien territoire britannique situé dans la Corne de l’Afrique. Son indépendance par rapport à la Somalie, autoproclamée en 1991, ainsi que sa Constitution du 30 avril 2000, ne sont pas reconnues par la communauté internationale.
Le Puntland par contre (région du nord-est) fait toujours partie de la Somalie. Ses chefs se sont déclarés autonomes en 1998. À la différence du Somaliland voisin, il ne revendique pas l’indépendance vis-à-vis de la Somalie.
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