Zimbabwe

Un discours inaugural plein d’espoirs, face à une population zimbabwéenne désabusée et une économie en ruine. Face aux milliers de personnes massées dans un stade de la capitale pour sa cérémonie d’investiture, le nouveau chef d’Etat par intérim du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a annoncé des changements notables. Passage en revue.

Économie, économie et économie. Plus du tiers du discours d’investiture d’Emmerson Mnangagwa, le nouveau chef d’Etat par intérim du Zimbabwe s’est appesanti sur l‘économie du pays, et les réformes qu’il compte y apporter.

En toile de fond, la lutte contre la corruption et la création d’emplois dans un pays où plus de 90 % de la population active est au chômage. Pour y parvenir, Emmerson Mnangagwa compte entre autres viabiliser les financements étrangers, et axer les investissements sur l’agriculture, autrefois fleuron de l‘économie du pays.

“Nous allons créer des emplois pour notre jeunesse et réduire la pauvreté pour toute la population”, a lancé M. Ngangagwa, “les actes de corruption doivent cesser sur le champ”.

Toutefois, pas question de réformer la loi foncière que le nouveau président juge “irréversible et incontestable”. Même si, promet-il, les fermiers blancs expulsés sous Mugabe seront indemnisés.

La réforme agraire opérée au début des années 2000 sous le président Robert Mugabe avait précipité l‘économie du pays vers sa chute. Les fermiers blancs qui impulsaient l’agriculture zimbabwéenne avaient alors été expulsés sans ménagement.

Cette réforme, emblématique de l‘ère Mugabe, lui avait valu une volée de critiques et de sanctions internationales. Asphyxiée, l‘économie zimbabwéenne a subi de nombreux revers comme l’hyperinflation qui a atteint des niveaux records, ou encore la chute de la monnaie nationale.

À ce sujet, le nouveau président a promis de renouer avec toutes les nations du monde et appelé à la levée des sanctions économiques.

Arrivé au pouvoir avec l’aide de l’armée après une semaine de tensions, Emmerson Mnangagwa n’a pas omis de saluer Robert Mugabe “le père de la nation” qui reste “un mentor, un camarade”, s’est-il souvenu.

Robert Mugabe qui a rendu sa démission mardi après un règne de 37 ans, n‘était pas présent à la prestation de serment de son successeur comme précédemment annoncé par la chaîne d’Etat ZBC TV.