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Burkina Faso : commémoration du putsch manqué de 2015

Coup D'Etat au Burkina

C’est presque devenu un rituel pour El Hadj et Bamouni. Pas une semaine ne se passe sans que les deux amis ne se rendent au cimetière. Leur amitié s’est forgée dans le malheur. Tous deux ont perdu des membres de leurs familles lors du putsch manqué au Burkina Faso il y a deux ans ; et comme les familles des 15 civils tués, ils veulent des réponses.

« Nous voulons savoir comment les choses se sont passées, qui a tué, qui a donné l’ordre de tuer, qui a posé l’acte. Pour ce que nous avons vécu le 16 septembre jusqu‘à la fin du coup d‘État. » , revendique Bamouni Babou Nébon, parent d’une victime.

90 personnes ont été inculpées pour participation présumée au putsch. Parmi elles, des politiques, mais aussi des militaires de l’ex-garde présidentielle. Annoncé à plusieurs reprises, le procès tarde pourtant à venir.

Maître Prosper Farama est avocat pour les familles des victimes : « On se pose des questions de savoir s’il n’y a pas des manœuvres politiciennes derrière tendant entre guillemets à « dealer ce dossier » au détriment de la justice pour une soit disant réconciliation entre des acteurs qui pendant des années et il faut le rappeler ont été des collaborateurs directs. »

Parmi les blessés du putsch, nombreux sont ceux qui gardent des séquelles à l’image d’Honoré Sawadogo, président de l’association des victimes.

« 6 personnes portent toujours des balles dans le corps. C’est inadmissible à cette date que cela soit toujours une réalité. Nous demandons au Chef de l‘État de prendre toutes ses responsabilités pour que les gens puissent retrouver la santé afin de reprendre leurs activités. »

S’il ne nie pas les problèmes liés à la prise en charge des blessés, le gouvernement burkinabé a une toute autre explication.

« Je ne crois pas que s’il existe des personnes qui n’aient pas été prises en compte au niveau des blessés, ce soit par négligence, c’est peut-être seulement que dans le listing à un moment donné ces personnes-là n’apparaissaient pas et qu’elles sont apparues un peu plus tard. » , déclare Rémi Dandjinou, Porte-parole du gouvernement.

En commémorant sans faste l’an II de l‘échec de la tentative de putsch du Général Diendéré, le gouvernement burkinabé a évité d’attiser davantage les rancœurs des familles et des victimes et des blessés pour lesquels la justice ne saurait être sacrifiée sur l’autel de la réconciliation nationale.