Sud-Soudan
Le Conseil des droits de l’ONU va tenir le 14 décembre prochain une session spéciale sur le Soudan du Sud. L’annonce a été faite vendredi, au moment où les choses se dégradent dans le pays ravagé par un conflit interne depuis 2013.
La dégradation de la situation au Soudan du Sud préoccupe les Nations unies. Après l’alerte lancée, ces dernières semaines par des experts sur un processus de nettoyage ethnique en cours et les risques de génocide dans le pays, le Conseil des droits l’homme a décidé de réagir. Il a annoncé vendredi la tenue d’une session spéciale le 14 décembre prochain, à la demande de 40 pays, dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne.
À l’issue d’une visite de 10 jours dans les villes clés de Bentiu (nord), Malakal (nord-est) et Wau (nord-ouest), mais aussi dans la capitale, Juba, pour rencontrer des responsables gouvernementaux, des membres de la société civile et des victimes du conflit, une délégation du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme avait fait part de son inquiétude sur la situation dans le pays. Sa chef Yasmin Sooka avait alerté sur l’existence d‘« un processus régulier de nettoyage ethnique en cours dans plusieurs zones du Soudan du Sud », qui se traduit notamment par la « faim extrême, des viols collectifs et la destruction de villages ».
L’ONU redoute un génocide
La session spéciale du 14 décembre prochain devrait donc aboutir à la prise de mesures pour venir au secours des milliers de civiles qui souffrent du conflit interne qui déchire le pays depuis 2013. Ils sont en effet les plus exposés et sont souvent la cible des combattants des deux camps engagés dans cette guerre dont la tournure devient de plus en plus inquiétante. Yasmin Sooka n’avait d’ailleurs pas hésité à indiquer que « tout est là pour que ce qui s’est passé au Rwanda se répète, et la communauté internationale a l’obligation de l’empêcher ».
Le même constat a été établi à la mi-novembre par le conseiller spécial de l’ONU sur la prévention du génocide. Adama Dieng avait déjà affirmé devant le Conseil de sécurité avoir vu au Soudan du Sud « tous les signes qui montrent que la haine ethnique et le ciblage des civils peuvent déboucher sur un génocide si rien n’est fait pour l’empêcher ».
La situation sécuritaire et humanitaire s’est dégradée au Soudan du Sud depuis la reprise des combats entre les forces gouvernementales et les rebelles de Riek Machar en juillet 2016. Ce regain de violence a mis en péril le fragile accord de paix signé en 2015 entre le chef rebelle et le président Salva Kiir.
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