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Les eaux au large du Kenya se vident de leurs poissons

Les eaux au large du Kenya se vident de leurs poissons

Kenya

Au large des côtes kényanes, dans les eaux de l’océan Indien, des hommes, anciens pécheurs, examinent la faune et la flore marine. Ahmed Ali est l’un d’eux. Il a été formé pour surveiller les récifs sous-marins au large de l‘île de Pate, dans le sud-est du Kenya. A Pate, l’activité des pêcheurs est fortement menacée, compte tenu de la diminution alarmante du nombre de poissons.

Ahmed Ali Mohamed, membre de Pate Marine Community Conservancy : “une grosse partie de notre environnement est détruite à cause de l’augmentation de la population. Mais aussi à cause de la pêche illégale. Cela a créé un réel danger pour notre environnement et la majeure partie de notre écosystème est perdue. La population de la communauté a augmenté au fil du temps et nous dépendons tous du seul océan pour survivre.”

Les pêcheurs de Pate font donc face à un océan pauvre en poissons. Le programme de surveillance des récifs, financée par l’organisation américaine Nature Conservancy, leur vient en aide, en les formant à la préservation des ressources marines. La méthode de la pêche à la jachère est de mise.

Juliet King, responsable technique du “Northern Rangeland Trust” : “ils (les pêcheurs) ont créé des zones qu’ils protègent, où ils limitent la quantité de pêche et limitent le type de matériel de pêche utilisé. Il est donc important pour eux de surveiller et de voir si la gestion qu’ils mettent en place va réellement améliorer la santé du récif et augmenter le nombre de poissons.”

Le principe étant de laisser certaines zones au repos, ce qui pourrait permettre aux poissons de se reproduire et donc, à terme, de repeupler les eaux. Du fait de la raréfaction des poissons, principales sources de revenus des habitants de Pate, les responsables communautaires redoutent une montée en force de la pauvreté, dans cette région du Kenya à dominante musulmane, marginalisée et proche de la Somalie.

La criminalité n’arrange pas la situation

A Pate, située sur le bel archipel de Lamu, la pêche est devenue la principale source de revenus, après le déclin des activités touristiques suite à une série d’enlèvements par des pirates en 2011. Mais il n’y a pas que ça : la hausse des attaques terroriste menées par les islamistes somaliens shebab sur le continent a aussi précipité les affaires dans les abimes

“Avant, les gens partaient en mer et revenaient avec une grosse pêche (…), mais aujourd’hui, ils ne reviennent même pas avec de quoi nourrir leur propre famille”, s’inquiète Ahmed Ali.

“Le matériel de pêche utilisé pour les minuscules poissons jeunes sont utilisés dans les zones peu profondes près de la côte et détruisent l’environnement et leur rapport capture/valeur est faible”, regrette George Maina, coordinateur de projet de “The Nature Conservancy”.

Les pêcheurs sont aussi sollicités pour sensibiliser leurs clients à la consommation de poissons plus gros, alors qu’ici, la tendance est aux petits poissons, du fait aussi de la pauvreté. Le changement d’habitude est donc leur nouveau défi.

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