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Des étapes de l'organisation des attaques de Bassam, racontées par un témoin

Des étapes de l'organisation des attaques de Bassam, racontées par un témoin

Côte d'Ivoire

Assan Barry, chauffeur du cerveau présumé de l’attaque de Grand Bassam a livré quelques détails de l’organisation de cette entreprise djihadiste. C‘était le 04 août dernier, au tribunal militaire d’Abidjan.

A la barre, Barry Assan a prétendu dire tout ce qu’il savait des attentats de Grand-Bassam survenus le 13 mars dernier. Bien entendu, ce Burkinabé d’origine âgé de 24 ans et vivant en Côte d’Ivoire a d’abord pris le soin de se disculper de toute implication dans ces attaques qui ont coûté la vie à 19 personnes.

Selon lui, c’est en septembre 2015 qu’il croise le chemin du Malien Amza Mohamed Jamal – considéré comme le cerveau de l’attaque par les services de renseignement ivoiriens – dans le nord du Mali. En contre-partie d’une immigration en Europe, le jeune homme se met à la disposition du Malien comme chauffeur. De cette position, il observera, voire assistera aux manigances de son employeur.

Ce fut le cas lorsque Amza Jamal se rendit à Abidjan en décembre 2015 pour un “répérage” qu’il effecturera grâce au soutien d’un autre Malien résidant depuis de longues années à Abidjan. Le 2 janvier 2016, affirme le chauffeur, l’attaque sera actée à l’hôtel Tamanin de Bamako, à l’issue d’une réunion.

Le 28 janvier 2016, le chauffeur et son employeur reviennent à Abidjan où ils rencontrent le sergent Coulibaly Zanga Zoumana de la Garde républicaine. Ce dernier fait par la suite appel à son collègue et ami, Coulibaly Peg. Les deux soldats sont priés de trouver une forte quantité de Rivotrine. Une drogue dure utilisée dans le traitement des maladies mentales. Selon le chauffeur, les deux soldats acceptent la commande.

Au moins une dizaine de réunions se seraient alors tenues dans un restaurant de la commune de Koumassi, à Abidjan avec ces deux soldats de l’armée ivoirienne. Le chauffeur ne dit cependant pas si toutes ces réunions avaient le même ordre du jour. Toujours est-il que les deux soldats – d’ailleurs condamnés le 4 août à 10 ans de prison pour complicité d’acte de terrorisme – ont confirmé cette version des faits du chauffeur, se disculpant par contre de savoir que cette commande était en rapport avec les attaques de Bassam.

Le chauffeur affirme qu’après ces réunions, son employeur et lui sont retournés au Mali où il a laissé le véhicule qui avait servi à tous leurs déplacements, précisément à la gare Sonef du Mali. Après quoi, il est revenu en Côte d’Ivoire, laissant son patron, Amza Mohamed au Mali. Depuis, il n’aurait plus revu ce dernier. Toutefois, celui-ci l’aurait appelé sur son téléphone portable aux lendemains des attaques de Bassam.

Le chauffeur fait également cas de l’achat de mercure pour la reproduction de billets de banque. Mais dans son témoignage, jugé “intéressant et spontané” par le juge Kouadio Koffi, il ne dit pas pourquoi il n’a pas interpellé les forces de l’ordre sur ces tractations douteuses dont il était le témoin.

Pour le moment, Barry Assan est toujours détenu à la Direction de la surveillance du territoire (DST).

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