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A la découverte du khat, la petite plante qui dope l'économie à Djibouti

Djibouti

Entre 10 et 12 tonnes de cette drogue légèrement hallucinogène sont journellement distribuées à travers le pays.

Interdit dans 17 pays de l’Union européenne, le khat n’en n’est pas moins la _ drogue _ préférée des Djiboutiens. Les jeunes feuilles de l’arbuste qui s‘épanouit dans la région de corne de l’Afrique et le long de la côte est du continent se consomment à la manière du tabac à chiquer. On les mâche et puis on les garde en boulette au coin de la bouche. Pour les consommateurs, il s’agit surtout d’un coupe-faim et d’un euphorisant qui soulage de la fatigue et renforce la vigilance et l’estime de soi.

Des bienfaits qui ne se limitent manifestement pas à la singularité du mâcheur en herbe.

L‘État y trouve aussi son compte. Selon l’AFP, la commercialisation du khat importé d‘Éthiopie à Djibouti pèse quelque 50 millions d’euros chaque année dans l‘économie de ce petit pays de moins d’un million d’habitants. C’est que les importateurs et les pouvoirs publics sont arrivés à s’entendre sur une taxe fixe à prélever sur chaque kilo de khat qui passe la frontière : 6 euros. Une information confirmée par Hussein Guelleh, un importateur qui semble trouver son compte dans cet accord qui ne dépend pas des fluctuations du prix d’approvisionnement en Éthiopie.

Les autres chiffres relatifs à la consommation de cette herbe peuvent également expliquer le succès de l’entente cordiale entre l‘État et les hommes d’affaires. Le commerce du khat représente 15 % des recettes fiscales totales du pays. La Banque mondiale estime par ailleurs que les consommateurs y consacrent 42 % de leurs revenus. Et si on considère que la moitié des hommes sont des consommateurs actifs, il est évident qu’il s’agit d’un business florissant.

Le seul bémol dans cette success-story de la drogue : le coût pour les amateurs. Il faut payer comptant. Un consommateur moyen a besoin de deux packs chaque jour pour engager sa journée, soit un investissement de 10 euros. Une petite fortune dans un pays où 60 % de la population est sans emploi. Mais là encore, ce sont les commerçants qui se frottent les mains.

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