Madagascar : le système D pour développer le stylisme local

Faire avec les moyens du bord ! C’est la dévise de la génération montante des stylistes à Madagascar.

A force de travail et de passion, les oeuvres des créateurs de la capitale Antananarivo commence progressivement à s’exporter autour de l‘Île. Une bonne nouvelle qui n’est pas sans poser de nouveaux défis dont le moins urgent n’est sans doute pas la nécessité de la formation formelle des créateurs, confie Manuela Rakotomanga. “En tant qu’entrepreneur, ce qui est difficile, c’est d’arriver à recruter des gens assez professionnels parce qu’aujourd’hui, par exemple dans l’artisanat, les artisans savent crocheter de mère en fille mais elles ne savent pas forcément les techniques pour crocheter. Il y a vraiment eu un suivi et une mise en place d’un cahier des charges afin que les produits soient aux normes ou tous à la même taille.”

Malgré le manque de moyens techniques, les amateurs de beaux vêtements ont su créer un univers efficace qui allie charme et créativité. Sacham Bam Bam est également styliste. Son astuce est de faire du neuf avec de l’usé ! “On recycle énormément, côté chaussures, côté accessoires, mais on essaie de faire de notre mieux. Vous n’allez pas voir ce côté recyclé sur vos chaussures, on dirait une chaussure tout neuve mais en fait la moitié des matières sont recyclées .”

Un métier d’avenir

Le recyclage certes, mais il faudra désormais compter avec la structuration de la profession pour la permettre de satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante. “C’est vrai qu’il devrait y avoir une vraie école de stylisme là où on apprend aux jeunes créateurs à créer mais pas juste à coudre mais de vraiment créer un modèle, propose encore Sacham. Ici en fait y a pas d‘école de stylisme, y a que des écoles de coupes et coutures, où tu apprends les bases. Ensuite je voulais vraiment créer un style donc du coup j’ai du inventer moi-même, me démerder en fait, employer le système D.”

Les stylistes malgaches croient ferme en l’avenir de leur profession sur l‘île. Une tendance en progression sur l’ensemble du continent alors que les créations africaines font la pluie et le beau temps de la mode internationale.