Kenya
Dans le bidonville de Mukuru à Nairobi, où les déchets alimentaires jonchent les rues en l'absence de système officiel de gestion des ordures, les canalisations se retrouvent souvent obstruées par ces déchets déversés en extérieur.
Mais un groupe d'habitants a pris l'initiative de combattre ce problème environnemental en utilisant les larves de la mouche soldat noire pour décomposer les déchets organiques.
Avec environ 100 000 habitants, chaque foyer de Mukuru produit en moyenne 15 kg de déchets organiques par mois. L'utilisation des larves de mouche soldat noire permet de réduire efficacement ces volumes, tout en offrant une solution écologique à ce défi de gestion des déchets.
Les gens jettent souvent leurs déchets sans les trier, plaçant les déchets organiques dans des sacs en plastique avant de tout jeter ensemble. Ces déchets organiques, emprisonnés dans le plastique, ne peuvent pas se décomposer correctement, ce qui conduit à des obstructions dans les systèmes de traitement. Ainsi, le colmatage est causé à la fois par le plastique et par les déchets organiques mal traités, explique Akiba Mashinani Trust, Entomologiste.
Chaque unité de traitement à Mukuru peut gérer trois tonnes de déchets toutes les deux semaines, soit un total de six tonnes par mois. Ce projet, lancé en 2023, ambitionne de réduire jusqu'à 70 % des déchets solides de la région.
Les déchets qui, autrement, se seraient décomposés en libérant des gaz à effet de serre comme le méthane et le dioxyde de carbone, contribuant ainsi au réchauffement climatique, peuvent être transformés grâce aux mouches soldat noires. En utilisant ces mouches, nous parvenons à séquestrer le carbone des déchets organiques, en les convertissant en protéines. Ces protéines sont ensuite récupérées pour l’alimentation animale, ajoute Bernadette Kosgei, Agronome et formatrice au Miramar International College.
Le projet aide également des agriculteurs comme Moses Aswani, qui a adopté les engrais organiques produits par les larves de mouches. Il affirme que le rendement de sa récolte a triplé depuis qu'il utilise le nouvel engrais : en utilisant des engrais organiques, j'économise environ soixante pour cent par rapport aux coûts des engrais inorganiques achetés en magasin. Les matériaux nécessaires pour préparer ces engrais sont facilement disponibles, provenant principalement des déchets de cuisine et d'autres déchets présents dans mon environnement. En plus de ces économies, le rendement obtenu est trois fois supérieur à celui que je réalisais avec des engrais inorganiques.
Selon une étude sur la gestion des déchets solides au Kenya, environ 72 % des déchets produits sont organiques, ce qui rend ce type de traitement particulièrement pertinent pour les défis locaux. Malgré son succès, le projet est confronté à des difficultés, notamment pour trouver suffisamment de déchets organiques pour nourrir les larves.
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