Etats-Unis
La communauté haïtienne de Springfield fait actuellement face à une série de rumeurs malveillantes, les accusant de manger les chats et les chiens de leurs voisins.
Ces fausses allégations, qui se sont rapidement propagées sur les réseaux sociaux, ont été alimentées par des figures politiques influentes, dont l’ancien président Donald Trump et son colistier JD Vance. Ces accusations infondées ont ravivé des stéréotypes racistes et plongé la communauté dans un climat d'insécurité et d'anxiété.
Des rumeurs dangereuses, une communauté sous pression
Les rumeurs, bien que démenties par les autorités locales, continuent de circuler et alimentent la haine. « Je ne peux même pas vous dire à quel point ils sont effrayés et anxieux en ce moment », a déploré le pasteur Ruby. « Tout cela pourrait cesser si ceux qui répandent ces fausses informations admettaient leur erreur et si les leaders politiques demandaient à ces groupes haineux de se calmer. »
Les autorités ont confirmé qu’aucun rapport crédible n’a été déposé concernant les allégations de consommation d’animaux domestiques. Cependant, ces rumeurs sont devenues un outil pour renforcer les discours xénophobes et anti-immigration. Depuis le début de sa campagne pour les élections de 2024, Donald Trump s’est concentré sur le thème de l’immigration illégale, affirmant que les immigrés seraient responsables de l’augmentation de la criminalité et de la dégradation de la société américaine.
Un message d'espoir et de résilience
Face à cette hostilité, la communauté haïtienne de Springfield s'accroche à ses racines et à sa foi. Bernardette Dor, pasteur à la First Haitian Church, témoigne de cette résilience : « Nous sommes des gens bien. Nous travaillons dur, nous aimons nous amuser, et nous avons une culture culinaire riche. Même en pleine adversité, nous gardons foi en Dieu. C'est notre force. »
Pour de nombreux Haïtiens, le service religieux de ce dimanche a été une occasion précieuse de se rassembler et de recevoir un message de solidarité. « Après une semaine aussi difficile, c’est une bénédiction d’entendre des paroles d'espoir », a déclaré Viles Dorsainvil, directeur exécutif du Haitian Community Help and Support Center, qui s’est joint à la congrégation de la Central Christian Church ce dimanche. « Cela me donne l’espoir que la vérité finira par triompher et que nous pourrons laisser cela derrière nous. »
La foi comme refuge
Non loin de là, un autre service s’est tenu à la First Haitian Church, située à côté du Haitian Community Center. Là-bas, le pasteur Bernardette Dor a partagé sa propre réflexion sur la semaine écoulée. « Nous ne sommes pas habitués à ce genre d’attaques dans la société américaine. C’est choquant d’être pris pour cible pour quelque chose que nous n’avons pas fait », a-t-elle expliqué.
Malgré les défis, elle se dit réconfortée par la solidarité qu’elle a observé au sein de sa communauté, ainsi que par le soutien offert par d’autres habitants de Springfield. « Nous ressentons l'amour et l'espoir à travers nos moments de prière commune », a-t-elle affirmé.
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