République démocratique du Congo
La ville de Goma, dans l'est de la République Démocratique du Congo (RDC), est désormais confrontée à une épidémie de variole du singe, également connue sous le nom de mpox.
Cette crise sanitaire survient alors que la région lutte déjà contre des conflits persistants et un afflux massif de déplacés internes.
Depuis le début de l'épidémie, les autorités sanitaires signalent une augmentation préoccupante des cas dans la ville et ses environs. Le personnel de l'hôpital général de Nyiragongo, situé en périphérie de Goma, constate un nombre croissant de patients atteints par cette maladie. Selon les médecins, la variante actuelle de la mpox semble présenter des caractéristiques plus graves que celles observées dans le passé.
Nyota Mukobelwa, une patiente récemment admise à l'hôpital, décrit ses symptômes : « Au début, j'ai ressenti des maux de tête, de la fièvre, des douleurs musculaires et des douleurs à l'aine. Lorsque des taches ont commencé à apparaître sur moi, j'ai pensé qu'il s'agissait d'une infection. Mon corps a complètement changé. On est venu me chercher et je suis arrivée ici dans une jeep de MSF (Médecins Sans Frontières). »
Le personnel médical, en particulier l'infirmier Trésor Basubi, souligne la pression croissante sur les ressources de l'hôpital : « Ça dépend des jours. D'un jour à l'autre, nous recevons beaucoup de monde. Neuf, ça peut même être 15, 20 cas par jour. » L'augmentation rapide des admissions reflète la gravité de la situation sanitaire dans la région.
Selon le Dr Pierre Olivier Ngadjole, conseiller en santé pour MEDAIR RDC, la répartition des cas révèle une tendance inquiétante : « 75% des patients sont des enfants de moins de 10 ans. Seulement 25% sont des adultes entre 15 et 50 ans. Il faut aussi noter que 70% de ces cas viennent des camps de déplacés internes. » Cette prévalence élevée chez les enfants et la forte proportion de cas provenant des camps de déplacés soulignent l'urgence d'une réponse ciblée.
En 2022, la variole du singe a touché plus de 70 pays, et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré une urgence sanitaire internationale. Bien que les vaccins et traitements aient contribué à contrôler l'épidémie dans les pays riches, l'accès limité aux ressources en Afrique a laissé des régions comme Goma particulièrement vulnérables. Cette année, une nouvelle forme de mpox pourrait être plus contagieuse et potentiellement plus mortelle, avec des prévisions de mortalité allant jusqu'à 10% dans certaines zones.
Face à cette situation, les efforts de containment doivent se renforcer. La priorité reste d'endiguer cette nouvelle variante de la mpox, de protéger les populations vulnérables et de mobiliser des ressources supplémentaires pour faire face à l'épidémie croissante à Goma.
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