Kenya
Au Kenya, l'accès aux soins de santé demeure un souci majeur pour des populations défavorisées. Une start-up propose désormais aux patients de vendre leurs données personnelles contre une prise en charge médicale.
Belinda Adhiambo réside à Kibera, l'un de s quartiers défavorisés de Nairobi, au Kenya. Depuis qu'elle a perdu sa jambe à l'âge de 3 ans, elle a besoin de consulter régulièrement un médecin pour calmer ses douleurs fantômes.
En raison d'un manque d'argent, elle opte pour l'application mobile Snark Health afin de régler ses frais médicaux en échange de la vente de ses données personnelles aux pharmacies.
" Pour moi, cette application amène vraiment un progrès. Parfois, quand je veux aller à l'hôpital, pour une douleur au niveau de mon membre fantôme, je dois pouvoir régler la consultation et tout le reste. Mais avec l'application, j'ai seulement à aller sur cet outil, demander au Dr Nick si je peux le voir pendant ses heures de consultation et il me dit que je peux venir et que pour les frais, il verra avec les propriétaires de l'application.’’, explique-t-elle.
Aujourd'hui, Adhiambo doit rencontrer un orthopédiste qui utilise la plateforme. Le praticien reçoit 10 % du gain généré par la vente des données de ses patients indigents.
"J'utilise cette application depuis environ deux ans et elle a vraiment changé mon mode de fonctionnement. Je suis désormais en mesure d'indiquer mes heures de disponibilité sur l'application et le patient de l'autre côté, est informé. Cela a amélioré la gestion du temps, de sorte que le patient n'a pas à attendre trop longtemps, et je peux aussi gagner de l'argent grâce à l'application.", raconte le docteur Nick Were, médecin orthopédiste.
Dans un pays où au moins 33 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté en 2022, selon la banque mondiale, la vente des données médicales contre l’accès aux soins doit faire recette.
"Lorsqu'un patient se connecte à notre plateforme, il a le choix entre participer à notre programme de monétisation des données ou simplement payer via M-PESA en espèces et réserver une consultation. S'il choisit de participer à notre programme de monétisation des données, qui, je le répète, reste anonyme, il gagnera au moins 33 % ou un tiers des gains provenant de la vente de ses données.’’, explique Edwin Lubanga, fondateur, Snark.
Reste la question de l’utilisation réelle et de la protection des données médicales mises sur le marché. Même si les responsables de l’application mobile insistent sur le caractère anonyme des transactions.
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