Comores
Une personne a été tuée jeudi et au moins six autres ont été blessées après une deuxième journée de tension aux Comores, selon un responsable de la santé. L'opposition appelle à manifester ce vendredi 19 janvier.
L'opposition a appelé à manifester aux Comores contre les résultats de la présidentielle qui ont vu le président Azali Assoumani être réélu pour un quatrième mandat avec 62, 97 % des voix. Si l’on en croit le décompte officiel, 189 497 comoriens ont voté pour l'élection des gouverneurs pour chacune des trois îles de l’archipel, mais seulement 55258 ont voté pour le président. L'opposition dénonce une incohérence électorale et appelle à l'annulation du scrutin.
Dans ce contexte, des troubles ont éclaté depuis mercredi, le ministère de l'Intérieur a décrété un couvre-feu pour tenter d'apaiser les tensions. Mais la rue gronde. Le docteur Ibrahim Djabir du service des urgences de l'hôpital El Maarouf a annoncé 18 blessés pris en charge le premier jour des troubles post-électoraux et 7 autres jeudi, dont six apparemment touchés par des tirs à balles réelles selon des sources locales. Dans la capitale Moroni, la mort d'un jeune homme de 21 ans a été confirmée par ce docteur.
Internet perturbé
Les services Internet sont gravement perturbés depuis mercredi, et certains sites sont inaccessibles. Des groupes de jeunes ont érigé des barricades sur les grands axes entravant la circulation dans la capitale Moroni. Plusieurs commerces sont restés fermés jeudi ainsi que plusieurs administrations et écoles. Un bâtiment public a été incendié dans le quartier la Coulée, et des commerces vandalisés dans le quartier Djivani, selon Comorosinfos. Plusieurs personnes ont été interpellées. Le gouvernement accuse l'opposition d'être derrière les troubles en refusant d’accepter sa défaite, ce que réfute la coalition des opposants.
Les manifestations de rue sont interdites aux Comores, un pays qui a connu plus de 20 coups d’État et tentatives de coups d’État après l’indépendance en 1975.
Appel à manifester pacifiquement
Le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, a appelé au calme et a exhorté les autorités à permettre à la population de manifester pacifiquement. Son bureau a déclaré avoir reçu des informations selon lesquelles les forces de sécurité auraient tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants pacifiques, y compris lors d’une marche d’un groupe de femmes plus tôt cette semaine.
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