Bénin
Une centaine d'universitaires africains et français ont réclamé mercredi la libération de l'opposant Joël Aïvo incarcéré depuis avril 2021 et condamné à 10 ans de prison.
Dans une tribune publiée dans plusieurs médias béninois (Matin Libre, La Nouvelle Tribune, Bénin Web TV…), les signataires demandent au président Patrice Talon de "faire preuve d'humanité en faisant en sorte que tout soit mis en œuvre pour la libération du Professeur Joël Aïvo".
Joël Aïvo, professeur agrégé de droit et farouche opposant à Patrice Talon, avait été arrêté le 15 avril 2021 au lendemain de l'annonce de la réélection de ce dernier(avec plus de 86% des voix), après avoir été empêché de se présenter.
Mis en examen et incarcéré, il avait été condamné à 10 ans de réclusion en décembre de la même année pour "complot contre l'autorité de l'Etat" et "blanchiment de capitaux".
Ancien doyen de la Faculté de droit et de science politique de l'Université d'Abomey-Calavi, Joël Aïvo "est reconnu comme un universitaire sérieux et un constitutionnaliste de grande réputation" à l'étranger, rappellent les 115 signataires qui enseignent tous dans des universités africaines ou françaises.
Ils dénoncent sa détention dans des conditions "épouvantables" après une condamnation "en l'absence de toute preuve". "Aucune justification ne soutient le maintien en détention de cet artisan de paix et de justice", concluent-il.
Patrice Talon, élu une première fois en 2016, a été réélu en 2021 à l'issue d'une campagne électorale émaillée de violences, alors qu'aucun grand parti de l'opposition n'avait été autorisé à présenter de candidats.
Des manifestations avaient éclaté dans le centre du pays, et été réprimées dans le sang. Par la suite, des dizaines d'opposants avaient été arrêtés.
Depuis son arrivée à la tête du pays, de nombreux dirigeants d'opposition ont été emprisonnés ou se sont exilés, mettant à mal l'image de démocratie multipartite du pays.
Parmi eux, deux grandes figures: Joël Aïvo et l'ancienne Garde des Sceaux Reckya Madougou, condamnée à vingt ans de réclusion pour "terrorisme". Elle se présentait sous la bannière du parti Les Démocrates (LD). Le 11 décembre 2021, à l’issue d’un procès au cours duquel elle a clamé son innocence, l’ex-ministre de la Justice a été reconnue coupable de « financement du terrorisme » et condamnée à vingt ans de prison ferme.
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