Burundi
L'ancien tout-puissant Premier ministre du Burundi, Alain-Guillaume Bunyoni, a été condamné vendredi par la Cour suprême à une peine de prison à perpétuité, notamment pour avoir voulu renverser le gouvernement et avoir menacé la vie du président.
Le général Bunyoni, devenu Premier ministre en juin 2020, avait été démis de ses fonctions en septembre 2022, quelques jours après que le président Evariste Ndayishimiye eut dénoncé des velléités de "coup d'Etat".
"L'ancien Premier ministre est condamné à la prison à perpétuité pour les sept crimes qui lui étaient reprochés, dont le complot contre le chef de l'Etat pour renverser le régime constitutionnel, une tentative d'assassinat du chef de l'Etat à l'aide de fétiches, l'outrage au chef de l'Etat et au Premier ministre ou encore l'atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat", a annoncé à l'AFP une source judiciaire, sous le couvert de l'anonymat.
Il a aussi été condamné pour enrichissement illégal et déstabilisation de l'économie.
La Cour a ordonné la confiscation de quatre maisons et bâtiments lui appartenant, ainsi qu'une parcelle de terrain et 14 véhicules, selon cette même source.
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet qui avait réclamé la perpétuité lors du procès qui s'est tenu devant la Cour suprême du Burundi siégeant dans une salle de la prison centrale de Gitega (centre), la capitale politique du pays, où il est détenu.
M. Bunyoni avait été arrêté en avril 2023 dans la capitale économique Bujumbura à la veille de son 51e anniversaire.
- Six co-accusés -
Il était jugé au côté de six co-accusés. Cinq d'entre eux, parmi lesquels le colonel de police Désiré Uwamahoro et un haut cadre du Service national du renseignement (SNR) Destino-Samuel Bapfumukeko, ont écopé de peines allant de 3 à 15 ans de prison, selon la source judiciaire; le ministre public avait requis 30 ans de prison.
Le sixième accusé, un chauffeur, a été acquitté.
Lors du procès qui s'était ouvert il y a trois mois, le général Bunyoni avait plaidé non coupable de tous les chefs d'accusation et demandé sa relaxe pure et simple, en invoquant "un manque de preuves" pour étayer l'accusation.
M. Bunyoni était de longue date considéré comme le véritable numéro deux du régime et le chef de file des durs parmi les généraux œuvrant dans les coulisses du pouvoir.
Il avait été auparavant ministre de la Sécurité publique (2007-2011 puis 2015-2020).
Evariste Ndayishimiye a pris la tête du Burundi en juin 2020 après la mort soudaine de Pierre Nkurunziza. Si la communauté internationale a salué une certaine ouverture du pays depuis son arrivée au pouvoir, une commission d'enquête de l'ONU affirmait en septembre 2021 que la situation des droits de l'Homme restait "désastreuse" au Burundi.
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