Zimbabwe
Revers de taille pour l'opposition au Zimbabwe à moins d'un mois des élections: Un tribunal a disqualifié jeudi tous ses candidats aux législatives dans la deuxième ville du pays, traditionnellement l'une de ses places fortes.
Cette décision ouvre la voie au parti au pouvoir, le Zanu-PF, qui pourra s'emparer des douze circonscriptions de Bulawayo lors du scrutin du 23 août, puisque ses candidats s'y présenteront pratiquement sans opposition.
Comme la capitale Harare, la ville du sud-ouest est considérée comme un bastion de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), qui y avait présenté douze candidats, tous mis hors course par le tribunal.
"Nous condamnons cette tentative à peine voilée d'imposer des candidats aux citoyens de Bulawayo. C'est une tache sombre sur notre démocratie", a déclaré à l'AFP Fadzayi Mahere, porte-parole du CCC.
Le pays enclavé d'Afrique australe se prépare à un scrutin tendu, pour élire le président, les parlementaires et les conseillers municipaux. Les critiques accusent depuis des mois le Zanu-PF, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, d'utiliser les tribunaux pour cibler l'opposition et faire taire toute dissidence.
Jeudi, un juge de la Haute Cour de Bulawayo a estimé que les candidats du CCC ainsi que trois autres de petits partis de l'opposition avaient déposé leur candidature en retard.
La commission électorale du pays n'était pas de cet avis et avait demandé au tribunal de classer l'affaire, initiée par plusieurs électeurs, soupçonnés d'être des partisans du Zanu-PF.
"Les décisions rendues aujourd'hui respectent la loi et le processus électoral", a déclaré Nqobizitha Ndlovu, avocat des requérants, qui a nié le caractère "politique" de l'affaire.
Mme Mahere a démenti que le CCC ait déposé ses candidatures en retard, ne précisant pas si son parti ferait appel.
Ce jugement profite notamment au ministre des Finances, Mthuli Ncube, accusé par l'opposition d'avoir présidé à l'effondrement économique du pays, qui est désormais quasi-certain d'être élu.
"Nous allons rester la risée de la communauté internationale", s'est désolé Frank Mhlanga, candidat d'opposition disqualifié. "Le Zanu-PF a peur d'une véritable élection parce qu'il sait qu'il ne peut pas gagner. C'est une honte".
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