Tunisie
Des manifestants de la principale coalition d'opposition, le Front de salut national, se sont rassemblés à Tunis pour marquer le deuxième anniversaire de l’adoption par le président Kais Saied de pouvoirs étendus.
Mardi, ils étaient quelque 300 personnes à protester dans les rues de la capitale pour demander notamment la libération d’une vingtaine de personnalités de l’opposition détenues.
"C'est l'aboutissement d'un échec multiforme dans tous les domaines, qu'il soit constitutionnel, juridique, institutionnel, économique, social ou des droits de l'homme, et tout ce qui a trait aux libertés, au contrôle et à l'utilisation du pouvoir judiciaire et à la gestion des dossiers des opposants politiques. Ces derniers mois, elle (ces défaillances) a eu un impact très fort sur la vie des citoyens à travers l'interruption de l'eau et de l'électricité, et la pénurie de denrées alimentaires de base", a déclaréSamir Dilou, Vice-président du Front de salut national.
L'opposition n'a pas cessé de protester contre la décision spectaculaire prise par M. Saied le 25 juillet 2021 de limoger le gouvernement et de suspendre le parlement, et ce, malgré l'arrestation en février de plus de 20 personnalités de l'opposition, des médias et du monde des affaires, accusées de "conspiration contre la sécurité de l'État".
"Une crise politique qui se caractérise par la présence de prisonniers politiques, de chefs de partis et d'un président du parlement en prison. Tel est l'état du système et ce qu'il a impliqué tout au long de cette période. Un retour à l'instauration d'un système de peur à travers les arrestations politiques, ainsi que par la circulaire 54 qui restreint la liberté d'expression et s'attaque également à la liberté des médias. C'est ce que le régime du 25 juillet a réalisé en deux ans de règne", a ditImed Khemiri, porte-parole d'Ennahdha, membre du Front de salut national.
L'écrivain Chaima Issa et l'ancien ministre Lazhar Akremi ont été libérés au début du mois, mais les autres restent en détention malgré les appels des groupes de défense des droits de l'homme.
Rached Ghannouchi, le chef de ce qui était le plus grand bloc au parlement, le parti islamiste Ennahdha, est également en détention.
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