Colombie
Dans certaines parties de la Colombie, des communautés noires célèbrent Noël en février. Une tradition issue de l'époque de l'esclavagisme et un symbole de résistance.
Mirna Rodriguez, directrice du festival, prend grand soin de l'enfant Jésus au teint sombre qui lui a été confié. Ce poupon, richement vêtu, est au coeur des célébrations organisées chaque troisième samedi de février dans le village de Quinamayo (sud-ouest).
Au temps de l'esclavage, les Blancs de Colombie interdisaient aux Noirs des haciendas de célébrer Noël en même temps qu'eux le 24 décembre, racontent leurs descendants. La fête déplacée s'est convertie au XIXe siècle en une tradition des communautés noires, qui combine musique, feux d'artifice, théâtre et costumes, autour d'un imaginaire religieux : l'enfant Jésus a disparu.
" Nos ancêtres nous ont confié qu'ils le célébraient aussi à cette date parce que c'était déjà la quarantaine de l'accouchement de Marie, et Marie pouvait enfin ressortir pour se détendre, parce que selon eux, quand on accouchait, on ne pouvait pas sortir pendant 45 jours, elle devait prendre soin d'elle pendant 45 jours. " Explique Mirna.
Fêter Noel en février pour ces habitants, était aussi du en partie, au fait que leurs ancêtres ne disposaient pas encore de leur paye pour les récoltes, versée deux mois plus tard.
A défaut de trouver la bonne explication, une chose est sure, les Adorations "combinent les croyances catholiques, fruit de l'évangélisation, avec les rituels venus d'Afrique".
Luis Miguel Balanta, musicien, n'a jamais raté une seule de ces célébrations :
"J'ai toujours pris part à cette tradition, elle me vient de mes parents, par exemple, mon père est chanteur ici, mon oncle est ici, mes tantes sont ici, c'est presque une affaire de famille."
Comme dans toutes les régions de Colombie au passé esclavagiste, la pauvreté et l'exclusion ont laissé des traces dans ces départements de la côte Pacifique. Les noirs, environ 20% de la population selon la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (Cepal), ont particulièrement souffert du conflit armé qui mine ce pays depuis plus d'un demi-siècle.
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