Nigéria
Sur la scène de ce théâtre à Lagos, tout n'est pas fictionnel. Les actrices font référence à de véritables abus physiques, sexuels ou psychologiques vécus par des femmes nigérianes. HEAR WORD! été joué le 25 novembre, premier jour d'activisme international contre les violences faites aux femmes.
"Rien ne connecte aussi bien l'humanité que la poésie, la musique et le théâtre, témoigne Ngozi-Chukwuka, autrice, Ce sont des moyens merveilleux qui nous permettent de toucher les gens, car ces conversations sont très sérieuses et il est très difficile d'amener les gens à parler de choses sérieuses, mais si vous pouvez les intéresser par la musique ou le théâtre, il est ensuite plus facile pour eux de comprendre certaines choses tout en se divertissant, cela attire leur attention et les touche".
La metteuse en scène révèle s'être inspirée de la pièce américaine à succés "For Colored Girls" de Ntozake Shange qui à l'aide de musique, mouvements et textes, raconte l'histoire de sept femmes qui ont subi l'oppression d'une société raciste et sexiste."Lorsque j'ai commencé le travail, je n'avais pas conscience de sa puissance, mais cela dure depuis presque neuf ans, cela signifie que ça marche. Et l'autre chose qui me dit que ça marche, c'est que les gens reviennent. Dans le hall d'entrée, vous entendez des gens dire "c'est ma cinquième fois", puis vous entendez quelqu'un dire "cinq" ? C'est seulement cinq ? Le mien est de onze, vous voyez ce que je veux dire ? Donc, les gens reviennent pour voir le spectacle et les gens reviennent pour voir un spectacle quand c'est plus qu'un divertissement.", explique Ifeoma Fafunwa.
Tout en rendant hommage à la capacité des femmes de surmonter ces traumatismes, cette pièce permet de parler publiquement de sujet difficiles voire tabous dans une société très patriarcale. "Faire partie de cette pièce de théâtre, c'est un mix de sentiments différents. C'est gratifiant, c'est excitant, ça vous donne aussi l'impression d'avoir une responsabilité que vous devez assumer", indique l'actrice Zara Udofia Ejoh.
Une étude récente commandée par le ministère des affaires féminines et du développement social et le Fonds des Nations unies pour la population du Nigeria (avec le soutien du gouvernement norvégien) a révélé que 28 % des nigérianes entre 25 à 29 ans ont déjà subi une forme de violence physique à partir de 15 ans..
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