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Le Kenya, dépotoir de la fast fashion

Déchets textiles et plastiques sur la décharge de Dandora à Nairobi.   -  
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KEVIN MCELVANEY / GREENPEACE - https://texfash.com/special/africa-unbound-40-of-pre-loved-clothing-is-actually-textile-waste

Kenya

À Nairobi, le marché de Gikomba, plaque tournante des vêtements d'occasion au Kenya, est une source de commerce qui alimente l'économie locale et permet à des personnes comme John Mwangi de gagner un revenu: "Ce métier me permet de subvenir à mes besoins quotidiens. Je ne maîtrise pas d'autres métiers. Si cette activité s'arrête, je serais démuni et je n'aurais nulle part où aller."

Mais ce commerce de seconde main est aussi accusé d'être un désastre environnemental, beaucoup de vêtements sont trop abîmés pour être revendus dans le circuit local et finissent par être jetés ou brûlés dans des décharges à ciel ouvert, dans la capitale Nairobi.

Ce que les commerçants du marché de Gikomba ne peuvent pas vendre est brûlé ou jeté dans des décharges où les plus pauvres comme Damaris Wanjiru espèrent habiller leur famille et peut-être gagner un peu d'argent pour nourrir leurs enfants.

Cette mère de quatre enfants raconte : "Nous mettons de côté une partie des vêtements pour nos enfants et nous en portons une partie. Certaines personnes viennent également nous acheter des vêtements. Nous réalisons des bénéfices sur nos ventes et nous portons ce qui reste."

Janet Chemitei, de l'Ong Greenpeace, accuse les pays riches d'avoir fait du Kenya une décharge:

"Les tissus qu'ils utilisent pour produire ces vêtements sont des fibres synthétiques. Ces fibres synthétiques sont produites à partir de combustibles fossiles, ce qui nuit également à l'environnement à long terme, ainsi qu'aux personnes qui fabriquent ces vêtements et nous-mêmes qui les portons. Nous tenons vraiment à ce que les marques assument leurs responsabilités et cessent de produire de la fast fashion."

Des ONG encouragent la croissance de nouvelles industries susceptibles de créer d'autres utilisations des déchets textiles au Kenya.

L'une d'entre elles, Africa Collect Textiles recueille à elle seule plus de 200 millions de kg de textiles usagés chaque année au Kenya.

La startup en fait des produits qu'elle exporte en Suisse, en Allemagne et aux Pays-Bas.

Alex Musembi, cofondateur d'Africa Collect Textiles, estime que le monde devrait exiger davantage de responsabilité de la part des marques de mode mondiales.

" Les enseignes mondiales internationales, telles que Nike, Adidas, Tommy Hilfiger, H&M, Shein, etc., devraient mettre en place un fonds de responsabilité élargie du producteur, et pour chaque euro de profits réalisés, il faudrait reverser une partie à des organisations telles qu'Africa Collect Textiles, qui essaient de résoudre la pagaille qu'ils ont installé dans ce pays.

L'industrie de la fast fashion est responsable de 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre qui contribuent au changement climatique, selon l'Onu, 460 milliards de dollars de vêtements utilisables sont jetés chaque année.

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