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Tunisie : Rached Ghannouchi de nouveau devant la police antiterroriste

Rached Ghannouchi, leader du parti islamiste tunisien "Ennahdha", quitte sa maison pour se rendre dans les bureaux du procureur Tunis, 20 septembre 2022.   -  
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Tunisie

Le chef du parti d'opposition tunisien d'inspiration islamiste Ennahdha a comparu mardi devant une unité antiterroriste, où il est interrogé sur son implication présumée dans l'envoi de militants djihadistes en Syrie et en Irak.

Ennahdha nie catégoriquement les accusations portées contre son chef, Rached Ghannouchi, et l'ancien Premier ministre tunisien Ali Laarayedh, qui a été interrogé pendant des heures lundi.

M. Ghannouchi, 81 ans, est arrivé au siège de l'unité antiterroriste de la capitale Tunis, où des dizaines de ses partisans s'étaient rassemblés en signe de solidarité.

Les accusations ont refait surface après que le président Kais Saied a resserré son emprise sur le système judiciaire, suite à la suspension du parlement dominé par Ennahdha l'année dernière.

Ghannouchi était arrivé au siège du centre antiterroriste lundi après-midi pour être interrogé, selon un journaliste de l'AFP, plusieurs heures après son adjoint Laarayedh.

"_Après plus de 12 heures d'attente, M. Ghannouchi n'a pas été entendu par cette unité qui a décidé de reporter l'interrogatoire à mardi mid_i", a déclaré à l'AFP son avocat Samir Dilou.

M. Laarayedh a été interrogé "pendant des heures" et est toujours détenu par cette unité, a précisé Me Dilou.

Dans un communiqué publié dans la nuit, Ennahdha a dénoncé l'interrogatoire comme "une violation flagrante des droits de l'homme".

Les détracteurs du parti et certains hommes politiques accusent Ennahdha d'avoir facilité le départ de militants vers des zones de guerre.

Après le renversement en 2011 du dictateur Zine El Abidine Ben Ali, des milliers de Tunisiens ont rejoint les rangs d'organisations djihadistes -- notamment le groupe État islamique en Syrie et en Irak, mais aussi en Libye voisine. 

Ennahdha a joué un rôle central dans la politique démocratique tunisienne de l'après-Ben Ali jusqu'à ce que Saied entame sa prise de pouvoir en juillet dernier, suivie d'un référendum controversé qui a accordé des pouvoirs incontrôlés à son bureau.

Ennahdha avait décrié dimanche les tentatives "d'utiliser le système judiciaire pour ternir l'image de l'opposition" et impliquer ses dirigeants dans des "affaires fabriquées".

L'enquête contre Ghannouchi et Laarayedh avait pour but de "détourner l'attention du public" des questions économiques et sociales et de la "dégradation des conditions" dans le pays, a déclaré le parti dans son communiqué.

En juillet, la même unité antiterroriste a interrogé Ghannouchi dans le cadre d'une enquête sur des allégations de corruption et de blanchiment d'argent liées à des transferts de l'étranger vers l'organisation caritative Namaa Tunisia, affiliée à Ennahdha.

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