Football planet
La Coupe d'Afrique des Nations féminine a débuté le 2 juillet par la victoire du Maroc, pays hôte, en match d'ouverture (1-0 contre le Burkina). Entre Rabat et Casablanca, les 12 meilleures équipes du continent s'affrontent jusqu'au 23 juillet avec en point de mire quatre billets pour la prochaine coupe du monde.
Vice-présidente de la CAF, Kanizat Ibrahim est également présidente de la Commission d’Organisation du football féminin africain. A ce titre, la dirigeante comorienne s'est longuement confiée à Africanews. Elle passe au crible la compétition, l'évolution des mentalités, le développement et les perspectives pour les femmes au sein du football africain.
"Le football féminin est évidemment une priorité pour la CAF, assure Kanizat Ibrahim. Cette coupe d'Afrique des Nations va être très spéciale. Déjà parce qu'elle est la première sous le mandat du président Motsepe. Mais aussi parce que nous sommes passés de 8 à 12 équipes. Cela signifie plus de matches, plus de spectacle et l'arrivée de nouvelles nations aussi. Nous avons également augmenté la dotation financière qui est passée de moins de un million de dollars à 2,4 millions de dollars, soit une augmentation de 150 %. Nous avons aussi introduit la VAR, qui est présente dans tous les matches, du début à la fin de la compétition. A la fin du tournoi, nous aurons alors quatre pays qualifiés directement pour la coupe du monde. Il est évident que cette douzième édition va à tout jamais redéfinir l'histoire du football féminin africain."
Avec cette Coupe d'Afrique et en attendant d'accueillir la deuxième édition de la Ligue des Champions de la CAF en octobre, le Maroc s'impose comme la terre promise du football féminin en Afrique.
Le Royaume a su mettre en place les actions nécessaires que ce soit au niveau des structures ou de la formation des talents. Un exemple à suivre.
"La politique du Maroc pour le football féminin est extraordinaire. Lors de ses deux premières participation, en 1998 et 2002, les Lionnes de l'Atlas n'affichaient pas fière allure, reconnait Kanizat Ibrahim. Mais depuis quasiment trois ans, le Maroc travaille d'arrache-pied pour développer son football féminin, que ce soit à travers les infrastructures, le choix des personnes qualifiées ou la mise à disposition de moyens financiers conséquents. C'est un véritable renouveau pour le football féminin, ce qui se passe ici est tout simplement extraordinaire."
Sur le terrain, le Nigeria est la nation moteur du football féminin africain. Avec 9 titres continentaux décrochés en 12 éditions, les Super Falcons forcent l'admiration et poussent d'autres nations comme l'Afrique du Sud ou le Cameroun à se surpasser pour offrir une nouvelle visibilité à leur sport.
"Nous voyons rayonner des stars comme Asisat (Oshoala, la Nigériane, quadruple Ballon d'or africaine, évolue au FC Barcelone) et Thembi (Kgatalana, la Sud-Africaine, meilleure joueuse et meilleure buteuse de la CAN 2018 au Ghana) qui sont des modèles de réussite. Et, à l'heure actuelle, où les stéréotypes, les barrières culturelles et sociales sont encore un frein à l'épanouissement du football féminin, il est de bon ton de pouvoir s'appuyer sur ces modèles. Il en va de même pour le sponsoring. Le football féminin a besoin de plus de sponsors, de plus d'accompagnement."
Sur le continent, de nombreuses initiatives existent pour sensibiliser les populations sur les inégalités basées sur le genre et l’importance de l’éducation pour les jeunes filles. Où quand le football d'élite se met au service de sa base.
"Pour les jeunes, nous avons introduit le programme panafricain scolaire qui est très cher au président Motsepe. Les jeunes filles qui sont touchées par ce programme peuvent se permettre de rêver à une carrière dans le football féminin. Nous y développons des aspects pour l'éducation de la jeune fille également car l'éducation, c'est d'abord la clé du succès. Il est capital pour nous d'offrir des opportunités de carrière à ces filles. Dans le football, il y a énormément de place pour la femme et je reste vraiment optimiste quant à l'avenir du football féminin africain."
Un avenir qui passera dans un an par l'Australie et la Nouvelle-Zélande, à l'occasion de la 9e coupe du monde féminine de l'histoire. Une coupe du monde où l'Afrique voudra faire mieux que le quart de finale atteint par le Nigeria aux Etats-unis en 1999. C'était il y a déjà 23 ans.
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