Cameroun
Le Groupement des industries meunières du Cameroun (GIMC), syndicat qui revendique 70% des parts de marché de la production de farine de blée au Cameroun, a annoncé la cessation des livraisons de blé et de farine de blé sur l’ensemble du territoire national pour une durée indéterminée, à partir du 9 février 2021.
Le prix du pain, produit de première nécessité au Cameroun pourrait augmenter dans les prochains jours. À cause des coûts élevés à l’importation, le groupement des meuniers menacent de suspendre la distribution de la farine de blé, et le syndicat des boulangers dit ne plus pouvoirs supporter le coût de production du pain.
« Chaque année, nous subissons la hausse du prix de farine. Il y a une augmentation de 3000F qui s’annonce à l’horizon. De 19500F à 22500F c’est presque le double de prix que nous allons subir. Avec le même prix de pain, ça ne sera pas facile pour nous les boulangers ; si nous le gouvernement ne fait rien pour nous, nous allons fermer les portes », explique Lucas Yimgue, membre du bureau du Syndicat Patronal des Boulangers du Cameroun.
Pour contourner la rareté de la farine de blé sur le marché, le gouvernement veut encourager des substitutions à base de céréales et féculents locaux comme le manioc que transporte ici Claude Ewoty Njié. Ce pâtissier autodidacte propose une solution trouvée dans les épluchures de manioc.
« Nous épluchons le manioc, nous prenons le soin donc de nettoyer soigneusement la peau de manioc. Lorsqu’on la nettoie, on enlève systématiquement la petite membrane fine de dessus comme vous voyez ; lorsqu’elle est enlevée, c’est cette membrane que nous récupérons et qui fait à la longue ou à la fin, cette farine », explique Claude Ewoty Njié, inventeur de la farine à base d’épluchures de manioc.
L’artisan camerounais produit depuis 7 ans la marque ENEC. Son invention lui a valu le 22 janvier dernier, le prix Orijinal Challenge, et depuis l’inventeur voit grand.
« Penser grand, c’est-à-dire mettre sur pieds une unité industrielle à grande échelle pour produire de façon constante cette farine. Si nous venons à mettre cette unité industrielle sur pieds, nous pensons qu’actuellement où nous produisons 300 à 500KG par an, nous allons partir du simple au double », poursuit Claude Ewoty Njié.
Des solutions comme celle-ci pourraient peut-être aider à surmonter la crise de la farine de blé qui frappe le Cameroun et plusieurs pays dans le monde.
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