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Burkina Faso : que savons-nous du coup d'État ?

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Burkina Faso

Tokunbo Salako : le Burkina Faso est aujourd'hui placé sous un nouveau régime militaire après que des soldats rebelles ont évincé le président démocratiquement élu, Roch Christian Kaboré. La décision a été accueillie par de nombreuses célébrations dans la capitale, mais l'Union européenne a demandé la libération immédiate du président. Ronald Kato, mon collègue d’Africanews, a suivi l'évolution de cette affaire. Que savons-nous du sort du président à l'heure actuelle ?

Ronald Kato : C_e que nous savons depuis lundi, c'est que le Président Kaboré est en détention militaire. Il a été emmené de sa résidence dimanche au soir, il est entre les mains des militaires. Dans la soirée de lundi, une lettre de démission qui lui est attribuée a été publiée à la télévision nationale. Dans ce courrier, il dit quitter le pouvoir dans l'intérêt du pays. Son compte Twitter a également cessé de publier des messages il y a 19 heures, ce qui suggère qu'il est en quelque sorte détenu. Il y a de nouveaux généraux, au Burkina Faso, ils se nomment le mouvement populaire de restauration, dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandogo Damiba."_

Tokunbo Salako : les événements se sont déroulés si rapidement notamment ce transfert de pouvoir. Peut-on dire que ce soulèvement a donc été populaire ?

Ronald Kato : "eh bien, lundi soir, il y avait plusieurs dizaines de personnes dans les rues en soutient aux militaires. Des rassemblements sont prévus ce mardi, donc on peut dire que les putschistes reçoivent un accueil relativement bon. Mais on pourrait aussi soutenir que l'armée essaie de faire du capital politique à partir du mécontentement populaire qui existe dans le pays depuis 2015 à cause de l'insécurité. Donc populaire ou non, je pense que l'armée pour l'instant, dit au peuple ce qu’il veut entendre"

Tokunbo Salako : Il y a-t-il une proximité entre les événements de ces derniers jours, et ceux des autres coups d'État survenus dans la région ?

Ronald Kato : "l’exemple qui, me vient à l'esprit est celui du Mali voisin. Les raisons invoquées par les putschistes pour justifier le renversement du président Ibrahim Boubacar Keita en août 2020 étaient qu'il avait échoué dans la lutte contre l’insécurité dans le nord et l'est du pays. Les militaires burkinabés ont invoqué les mêmes raisons lorsqu'ils ont commencé leur révolte dimanche. Ils ont déclaré avoir besoin de plus d'hommes, de plus de ressources et ont exigé le limogeage des principaux chefs de la défense. En conclusion ce sont les mêmes raisons que la junte du Mali. Alors, sans risque de se tromper on peut affirmer les similitudes entre le coup d’Etat au Mali et au Burkina Fasom car elles sont toutes liées à l’incapacité des gouvernements à faire face à l'insurrection dans leur pays."

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