Mali
L'Union Européenne (UE) a trouvé "un consensus" parmi ses 27 Etats membres pour sanctionner le groupe russe de mercenaires Wagner, dont les Occidentaux craignent une intervention au Mali. La junte au pouvoir à Bamako menace de recourir aux services de cette société privée soupçonnée d'être proche du président russe Vladimir Poutine.
"Il y a un consensus pour prendre des mesures restrictives contre ce groupe. Elles seront décidées dès que le travail au niveau technique aura été achevé. Des propositions spécifiques pour désigner des individus et des entités vont être évaluées", a déclaré Josip Borrell, le chef de la diplomatie européenne, à l'issue d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles.
Il a évoqué une possible adoption de ces mesures, réclamées notamment par la France, lors de la prochaine réunion des ministres prévue le 13 décembre. Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a expliqué qu'il s'agissait à la fois de "sanctions contre les membres de la société Wagner et contre les sociétés qui travaillent directement avec" elle. "Il y a une menace au Mali", a-t-il souligné lors d'un point presse.
Mercenaires russes
La France a averti Moscou que le déploiement de mercenaires russes dans la bande sahélo-saharienne serait "inacceptable", lors d'une rencontre vendredi des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des deux pays à Paris. "Les exactions commises en toute impunité (par ces mercenaires) dans d'autres pays sont largement documentées", avait souligné la porte-parole du Quai d'Orsay, Anne-Claire Legendre, en référence notamment à la Centrafrique.
Leur présence a été rapportée en Ukraine, en Syrie et en Afrique. Pour nombre d'ONG et de journalistes, la Russie utilise le groupe Wagner et ses mercenaires pour servir ses intérêts à l'étranger, ce que nie le Kremlin. Le ministre russe des affaires étrangères, Sergey Lavrov, est d'avis que la société avait un droit "légitime" à se trouver au Mali à l'invitation du gouvernement de transition, insistant que le gouvernement russe n'est pas impliqué.
Cadre de sanctions
Les 27 Etats membres de l'UE se sont en outre mis d'accord lundi pour adopter un cadre légal de sanctions contre la junte au pouvoir au Mali, dans la foulée de celles annoncées par la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
La CEDEAO a imposé le 7 novembre des sanctions individuelles aux membres de la junte en raison du retard pris dans l'organisation des élections qui doivent consacrer le retour du pouvoir aux civils après le double putsch d'août 2020 et mai 2021.
Le travail de l'UE sur son cadre de sanctions "va continuer et nous espérons le finaliser bientôt. Cela nous permettra d'adopter des sanctions contre ceux qui font obstacle à la transition", a déclaré Josep Borrell.
Insurrection djihadiste
Le Mali lutte pour contenir une insurrection djihadiste depuis 2012. Les rebelles extrémistes ont été chassés du pouvoir dans les villes du nord avec l'aide d'une opération militaire dirigée par la France, mais ils se sont regroupés dans le désert et ont commencé à lancer des attaques contre l'armée malienne et ses alliés.
En juin, le colonel Assimi Goita a prêté serment en tant que Président d'un gouvernement de transition après avoir perpétré son deuxième coup d'État en neuf mois. Le Mali est de plus en plus isolé de la communauté internationale en raison de la prise de pouvoir de la junte. Des élections doivent être organisées en février, mais l'UE craint qu'elles ne soient retardées.
00:51
La Chine et la Russie veulent booster leur coopération militaire
01:03
Soudan : MSF suspend son aide dans le Darfour-Nord à cause des FSR
01:00
Arrêt sur images du 11 octobre 2024
Aller à la video
Soudan : les USA sanctionnent le frère du chef des paramilitaires
01:01
USA : le cobalt de RDC inscrit sur la liste des produits du "travail d'enfants"
01:00
Arrêt sur images du 4 octobre 2024