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G5 Sahel : le futur de la lutte anti-djihadiste au centre des discussions

Le Général Oumarou Namata Gazama, chef de la force conjointe du G5 Sahel.   -  
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MICHELE CATTANI/AFP or licensors

G5 Sahel

Les présidents du G5 Sahel sont réunis pour deux jours au Tchad. L'occasion de faire le point sur les progrès et les impasses dans la lutte anti-djihadiste et d'aborder le futur de la présence militaire française dans la région.

Un sommet pour faire le point sur la lutte anti-djihadiste. Ce lundi les président des pays membres du G5 Sahel sont réunis dans la capitale tchadienne N'Djamena. Deux jours de discussion pour faire le point, un an après le sommet de Pau qui avait débouché sur un renforcement de la force française anti-djihadiste Barkhane.

Mais si la France souhaite réduire son déploiement militaire dans la région, peu de chance pour que ce retrait soit immédiat pour le Général Dominique Trinquant, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU.

"Je ne pense pas qu'il y aura une réduction de la présence des forces françaises au Sahel pour le moment. Parce que dans la dernière année, il y a eu de nombreux succès des forces sur le terrain. Environ 1 500 djihadistes ont été tués durant cette dernière année" rappelle le Général Trinquant. L'armée française revendique avoir sérieusement affaibli l'organisation Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) et tué plusieurs chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), montrant la baisse du nombre d'attaques sur des camps militaires en 2020.

Mais en dépit des succès tactiques revendiqués, le tableau demeure très sombre. Plus de huit ans après le début dans le Nord du Mali d'une crise sécuritaire qui continue à étendre ses métastases à la sous-région, quasiment pas un jour ne passe au Mali, Niger et Burkina Faso (les trois principaux pays les plus affectés par l'insécurité) sans une attaque contre ce qui reste de représentation de l'Etat, l'explosion d'une mine artisanale ou des exactions contre les civils. Pour le Général à la retraite, le problème est politique.

"Je pense que le problème est le manque de succès dans les problèmes politiques. La première réunion n'a eu lieu à Kidal que la semaine dernière. Et je pense que la pression sera mise sur les politiques."

Au Mali, une paix qui se fait attendre

Bien que signé en 2015, l'accord de paix au Mali entre les forces armées et l'ex-rébellion du Nord peine encore à trouver une application concrète. Malgré des victoires sur le plan militaire, de nombreux acteurs de la société civile dénoncent une lenteur des états sahéliens dans la mise en place de programmes de développements, pourtant indispensables à la fin de l'insécurité.

"Le passé l'a démontré": si les opérations militaires ont pu "freiner ici et là" l'expansion des groupes djihadistes, ils "sont capables de faire le dos rond, contourner le dispositif et continuer" comme avant, avertit Jean-Hervé Jézéquel, le directeur Sahel du think-tank International Crisis Group (ICG).

Au Mali, épicentre de la crise, les militaires - qui gardent la mainmise sur les autorités de transition installées après le putsch d'août 2020 - reprennent à leur compte la nécessité d'un dialogue avec les chefs djihadistes maliens Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa.

Une hypothèse officiellement exclue par Paris. Au contraire, le sommet de N'Djamena pourrait "acter l'effort ciblé sur la haute hiérarchie" du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), alliance djihadiste affiliée à Al-Qaïda, hiérarchie dont les deux hommes sont les principales têtes, explique l'Elysée.

Ce sommet marque aussi la prise de commandes du G5 Sahel par le Tchad, deux mois avant la présidentielle dont le président tchadien Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans, est le grand favori.